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A hopeful person despite going through sickle cell disease. Photo credit - AI Generated

Révéler la valeur et la force des voix oubliées des guerriers de la drépanocytose

Introduction

Dans les coins silencieux de nombreuses communautés ougandaises, il existe une lutte discrète, un combat mené non pas avec des armes, mais avec une résilience inébranlable, une endurance silencieuse et une force souvent invisible. C’est l’histoire de nos frères et sœurs vivant avec la drépanocytose (SCD). Pendant trop longtemps, ils ont été laissés en dehors des discussions sur la santé, sans voix, insuffisamment servis et stigmatisés. Mais il est temps de reconnaître leur parcours non comme une faiblesse, mais comme une force cachée. En tant que professionnel de la santé publique, scientifique et défenseur, j’ai vu de première main comment la société perçoit souvent la SCD sous un angle limité, se concentrant sur le fardeau plutôt que sur le courage, sur le coût plutôt que sur la contribution. Cette perception doit changer. À l’instar de l’agriculture régénératrice, qui trouve de la valeur dans ce que d’autres jettent — résidus de culture, terres sous-utilisées ou méthodes oubliées —, nous devons commencer à reconnaître la valeur des expériences vécues par les guerriers de la drépanocytose. Leurs histoires portent du pouvoir, leur douleur a un sens, et leurs voix doivent orienter notre chemin à venir.

 

Informer les communautés – protéger avec la vérité

L’ignorance est un terreau fertile pour la stigmatisation. Dans de nombreuses communautés rurales et urbaines, des mythes persistent : la SCD serait une malédiction, une punition, voire une maladie contagieuse. Ces fausses idées sont non seulement nuisibles, mais aussi mortelles. Nous devons prioriser l’éducation communautaire à travers des discussions de santé, des programmes scolaires, des émissions radio et des activités dans les églises. Tout comme un agriculteur protège le sol de l’érosion, nous devons protéger nos communautés avec la connaissance. Lorsque nous donnons aux gens des informations factuelles, nous remplaçons la peur par la compassion et les préjugés par l’empathie.

 

Réduire les lacunes dans les soins – combler les maillons brisés

Les guerriers de la drépanocytose parcourent souvent un long chemin pour accéder aux soins, parfois trop long. Des diagnostics manqués à l’accès irrégulier aux analgésiques et aux médicaments essentiels, le système de santé a échoué à beaucoup. Pour réduire les disparités, nous devons adopter une approche holistique : assurer le dépistage précoce des nourrissons, améliorer la capacité diagnostique des hôpitaux régionaux, subventionner le coût des médicaments et former les professionnels de santé de première ligne à reconnaître et traiter rapidement les crises drépanocytaires. Comme un agriculteur qui évite de perturber excessivement le sol, nous devons protéger et renforcer l’écosystème de la santé avec constance et continuité.

 

Maximiser l’implication des parties prenantes – chaque voix, chaque secteur

Prendre soin des personnes atteintes de SCD n’est pas une tâche réservée aux professionnels de santé. Cela nécessite une coalition de voix : parents, enseignants, leaders traditionnels, patients, décideurs, ONG, et même artistes et influenceurs. Chacun de ces acteurs a un rôle unique, tout comme la biodiversité renforce les systèmes agricoles. Lorsque nous réunissons ces voix, nous créons un réseau de soutien plus résilient, réactif et pertinent. Les programmes conçus isolément échouent, tandis que ceux construits sur la responsabilité partagée prospèrent.

 

Maintenir l’engagement toute l’année – au-delà des campagnes ponctuelles

La Journée mondiale de la drépanocytose, célébrée chaque 19 juin, offre un moment fort de réflexion, mais la sensibilisation ne peut se limiter à un événement annuel. Les personnes vivant avec la SCD souffrent chaque jour. Elles ont besoin de soutien continu, de suivis réguliers, de réseaux de pairs, de services de santé mentale et de plateformes pour s’exprimer. Nous devons établir des groupes de soutien locaux, des initiatives dirigées par les patients et des systèmes de suivi communautaire. Comme un agriculteur qui laisse des racines vivantes dans le sol toute l’année pour maintenir sa santé, nous devons rester engagés pour nourrir l’espoir et le sentiment d’appartenance.

 

Intégrer tous les secteurs – unité dans l’innovation

Un changement transformateur se produit lorsque nous brisons les silos. La santé doit intersecter avec l’éducation, la technologie, les affaires, la foi et la politique. Les écoles doivent soutenir les élèves atteints de maladies chroniques. Les entreprises technologiques peuvent créer des outils pour suivre les crises douloureuses. Les pharmacies locales doivent stocker de l’hydroxyurée abordable. Les partenaires du secteur privé peuvent investir dans l’éducation sanitaire communautaire. Et le gouvernement doit fournir un environnement politique favorable. De la même manière que le bétail contribue à la fertilité du sol dans les systèmes agricoles intégrés, la collaboration multisectorielle enrichit notre paysage sanitaire.

 

Conclusion

Nous devons cesser de considérer les personnes atteintes de SCD comme de simples bénéficiaires de soins. Ce sont des leaders, des défenseurs, des innovateurs et des survivants. Ce sont des mères, des pères, des étudiants, des entrepreneurs et des rêveurs. Leurs voix ont été oubliées non pas parce qu’elles sont silencieuses, mais parce que nous n’avons pas écouté. Engageons-nous à concevoir des politiques, des programmes et des systèmes de soutien qui ne sont pas seulement pour eux, mais construits avec eux. Passons de la pitié au partenariat. De la sympathie à la solidarité. Car en chaque guerrier de la drépanocytose réside une force que le monde doit reconnaître. Il est temps de libérer cette force.

 

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Owilli Nathan Komakech

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