LA SÉCHERESSE ÉDUCATIVE : UNE MENACE POUR LA SOCIÉTÉ AFRICAINE CONTEMPORAINE

Introduction

Une véritable éducation devrait résoudre plutôt que créer des problèmes pour la société. La sécheresse éducative est une expression utilisée pour désigner une période de sécheresse, de superficialité et de vide dans la formation de l’homme, conduisant par conséquent à un manque d’humidité intellectuelle et morale dans la société. Une condition éducative et climatique aussi terrible devient un terrain fertile pour l’aridité intellectuelle et morale qui est monnaie courante en Afrique aujourd’hui. Cela entrave le véritable progrès et l’épanouissement de l’Afrique.

 

Visiblement

La sécheresse éducative est perceptible tant au niveau des enseignants que des élèves. Certains enseignants de la société africaine contemporaine font preuve de beaucoup de superficialité et d’incompétence intellectuelle, notamment dans les domaines de l’enseignement et de la formation des élèves. Cela rend l’enseignement problématique, car on ne peut pas donner ce qu’on n’a pas. Mais les étudiants ne devraient pas utiliser l’incompétence de l’enseignant pour justifier leur propre superficialité intellectuelle ou morale ; ils devraient prendre une part active et essentielle à leur propre éducation. Le problème de la sécheresse éducative vient principalement du manque d’intérêt pour les études et la recherche dans la société africaine contemporaine.

 

De même, dans les contextes universitaires, on constate l’introduction d’une sorte d’étudiants fantômes dans le milieu camerounais et dans certaines régions d’Afrique, où les étudiants apparaissent lors de l’inscription puis disparaissent. On ne les reverra que lors de la cérémonie de remise des diplômes. Ces étudiants ne fréquentent pas les cours et n’étudient pas. Certains ne passent même pas d’examens, mais leurs notes sont enregistrées. Il suffit à ces étudiants de « s’arranger » avec les professeurs pour « simplement comprendre ». L’éducation forme les étudiants à une tâche plus grande dans la société, et lorsque cette superficialité prédomine, la société en souffre. Une société meilleure naît de meilleurs individus, et seule l’éducation permet de devenir un meilleur membre de la société ; soit formellement, informellement ou non formellement.

 

Dans une situation aussi déplorable, il incombe aux enseignants et aux étudiants de s’engager dans un effort incessant pour continuer à élargir les limites et les horizons de leur érudition grâce à un engagement académique continu et à une recherche incessante. Cela doit être contrebalancé par une véritable formation morale. Malheureusement, dans la société africaine contemporaine, la plupart des étudiants et des enseignants ne s’intéressent pas à la recherche. Bernard Fonlon décrit, à juste titre et avec regret, que la plupart des étudiants ne lisent rien au-delà de leurs « notes confuses » ; et cela est le plus souvent fait qu’à l’approche des examens. La plupart des étudiants ne pensent qu’à la manière de gagner rapidement de l’argent, une renommée et un prestige rapides. La société devient de plus en plus individualiste, ce qui retarde le véritable développement et la durabilité future des belles valeurs qui sous-tendent la culture africaine.

 

Conclusion

Nous devons nous efforcer de nous purger de la sécheresse éducative qui sévit très largement dans la société africaine contemporaine. Les étudiants en médecine fantôme, par exemple, qui ne suivent pas de cours ne font que suivre une formation pour devenir éventuellement des meurtriers professionnels. Une université qui forme de tels meurtriers font la promotion d’un massacre et y participe. Ainsi, si la morale et l’intellectualisme ne retrouvent pas leur primordialité dans les écoles africaines, alors nous nous dirigeons vers une société criblée de médiocrité et d’ineptie.

Traduit par : Abdourahamane Diallo

 

Kijika.M.Billa

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