Introduction
Le 13 septembre 2024, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a signé la loi portant modification des lois sur l’éducation de base, mieux connue sous le nom BELA. Cette législation a suscité des contestations de certaines franges de la société sud-africaine. Le 3 novembre 2024, ces tensions ont débouché sur une manifestation dans les rues de Pretoria, capitale administrative du pays.
Les changements introduits par la loi BELA
La loi BELA représente la dernière initiative du gouvernement sud-africain qui vise à réformer et à améliorer la gestion des écoles. Elle apporte les modifications suivantes à la loi sur les écoles sud-africaines n° 84 de 1996 : la langue des signes sud-africaine devient une langue officielle dans les écoles publiques sud-africaines; l’obligation scolaire commence désormais dès la classe R (Grade R); l’interdiction de la punition corporelle à l’école, lors des activités scolaires et dans les internats qui accueillent des élèves; l’éducation à domicile est désormais davantage régulée; l’assiduité scolaire doit désormais être surveillée et les absences doivent être prises en compte par les directeurs d’école; le fournissement par un parent des informations fausses ou trompeuses, ou des documents falsifiés, à une école publique est désormais une infraction.
Dispositions controversées
On doit parler d’autres modifications de la loi BELA. Ce sont surtout les dispositions qui tiennent à la politique linguistique et aux critères d’admission des écoles qui ont suscité le plus de remous parmi les partis politiques et les groupes sociaux. L’article 4 de la loi BELA stipule que le directeur du Département de l’Éducation de Base aura le dernier mot sur l’admission d’un élève au lieu du conseil d’une école. L’article 5 constate que les conseils seront responsables de la politique linguistique des écoles, sous réserve de l’approbation du directeur du Département de l’Éducation de Base. L’inquiétude principale de certains groupes est que la décision finale du directeur du Département sur les admissions et la politique linguistique pourrait porter atteinte à l’enseignement de la langue maternelle. Pour répondre à cette crainte, certains soutiennent que le contrôle du Département sur ces politiques permettrait de démocratiser l’accès aux écoles historiquement inaccessibles aux certaines populations sud-africaines.
L’état de la loi BELA
Même si la loi BELA va être appliquée, le président Cyril Ramaphosa a suspendu l’application des articles 4 et 5. Cette décision fait actuellement l’objet d’un processus de consultation qui devrait se conclure en décembre 2024. Dans une réponse écrite à une question d’un membre du parlement sur la mise en œuvre de la loi BELA, la ministre de l’Éducation de Base, Siviwe Gwarube, a confirmé que le Département est en train de mettre en œuvre cette législation.
Conclusion
Les langues dans les institutions éducatives sud-africaines est un débat qui date de longtemps. Il s’agit d’une conversation à laquelle les Sud-Africains ont dû faire face au fur et à mesure que la démocratie du pays mûrit et évolue.
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