Depression

Le Cameroun éviterait-t-il le regard de la dépression ?

Introduction

Ces dernières années, qu’il s’agisse de problèmes de santé, d’argent avec l’inflation grandissante, de la criminalité grimpante ou des affaires politiques inquiétantes ; il n’y a pas beaucoup de raisons pour un camerounais ordinaire d’être heureux. Au vu de ces évènements, on aurait pu croire en une prise de conscience sur l’importance de la santé mentale au Cameroun. Malgré les multiples tentatives de sensibilisation, les problèmes de dépression y sont encore un tabou et très souvent tournés au ridicule. Il reste cependant important pour tout un chacun de reconnaitre l’existence de la dépression, d’avoir une idée de ses symptômes et de sensibiliser son entourage. En effet aujourd’hui, nous sommes loin de pouvoir dire qu’il s’agit de la maladie des blancs.

Prévalence de la dépression 

La dépression est un trouble mental caractérisé par un dérèglement de l’humeur qui perturbe la vie quotidienne. L’on estime que 3,8% de la population mondiale en souffre. Dans 37 études publiées entre 2008 et 2020 en Afrique sur 97 616 adolescents, la prévalence de la dépression a été estimée à 26,9%. Similairement au Cameroun, l’évolution de cette maladie n’est pas en reste. Un jeune sur trois se sent déprimé ou n’a envie de rien faire. A Douala en 2017, est estimée à 32,5 % la prévalence des troubles dépressifs en consultation de médecine générale pour un taux de diagnostic de 1,92 %. Il a en effet été noté un scepticisme et une négligence des médecins généralistes à l’égard des patients atteints de troubles mentaux.

Symptômes de la dépression 

La dépression est certes une maladie silencieuse mais aussi une grande tueuse. Une personne dépressive est permanemment triste, perd toute motivation ce qui entraîne un ralentissement des activités de la vie courante. Elle a un sentiment d’inutilité et d’impuissance avec des idées morbides voire suicidaires. Souvent, des manifestations physiques sont aussi présentes.

Maladie aux facettes multiples, elle n’est pas facile à déceler. Son diagnostic doit obligatoirement se faire à l’hôpital bien que la contribution de l’entourage y soit primordiale.

Il est cependant important de différencier la dépression d’une déprime passagère. La dépression est un état de profonde détresse qui se manifeste en plusieurs épisodes qui durent, chacun au moins deux semaines.

Gestion de la dépression au Cameroun ?

Il y’a encore beaucoup à faire en Afrique de manière générale concernant la prise en charge des maladies mentales. Si dans plusieurs pays africains les maladies mentales ne sont pas bien prises en charge, le Cameroun a un tableau très sombre avec en 2020, 11 psychiatres pour 25 millions d’habitants. Des chiffres glaciaux à se demander quel sort est réservé aux patients souffrant de maladies mentales.

Conclusion

La dépression est une tueuse silencieuse. Elle vole l’énergie des personnes qui en souffrent ce qui aboutit à une baisse de productivité dans tous les domaines de la vie.  Cependant, la voie est encore longue pour une prise en charge optimale de cette pathologie au Cameroun. Éduquer la population, former plus de professionnels de santé aptes à prendre en charge les patients et créer des services hospitaliers et structures dédiés à la dépression et à la santé mentale sont des mesures qui devraient urgemment être prises. Je reste positive sur le fait qu’un jour, le Cameroun regarde enfin la dépression droit dans les yeux. À partir de ce jour, la santé mentale et le bien-être des camerounais ne seront que meilleurs. 

Lucy Andria Tchuenté

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