« Hands Off Our Girls » est un mouvement lancé en 2018 par Fatima Bio, la Première Dame de Sierra Leone. Ce mouvement est une réaction aux violences sexuelles commises à l’encontre des femmes et des adolescentes qui tombent enceintes à la suite de ces actes.
QUELS SONT LES OBJECTIFS DE LA CAMPAGNE ?
La campagne se concentre sur les questions suivantes :
- le mariage précoce
- la violence sexuelle
- la traite et la prostitution des enfants
- promouvoir l’éducation à la santé sexuelle et reproductive
- la prévention de la transmission du VIH et du sida de la mère à l’enfant
- un plaidoyer durable et inclusif pour le cancer et la fistule (La fistule est une connexion entre des vaisseaux et des organes qui ne sont généralement pas reliés. Une fistule courante est une fistule anale où un petit passage se développe entre l’extrémité de l’intestin et l’anus).
POURQUOI LA GROSSESSE CHEZ LES ADOLESCENTES EST-ELLE ÉLEVÉE ?
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les adolescentes tombent enceintes, le viol en étant une cause majeure. Il y a beaucoup de violence sexuelle en Sierra Leone, un problème que le président de la Sierra Leone, Julius Maada, reconnaît. Il a déclaré l’état d’urgence sur le viol et la violence sexuelle en 2019. Le gouvernement de la Sierra Leone a également adopté la loi de 2019 sur les amendements relatifs aux infractions sexuelles, qui vise à augmenter les peines de prison pour les infractions sexuelles, en particulier contre les mineurs.
Un autre facteur important à l’origine des grossesses d’adolescentes est le mariage des enfants. La Sierra Leone a le 19ème taux de mariage d’enfants le plus élevé au monde. 13 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans. Cela a un impact sérieux sur leur avenir. De nombreuses filles sont obligées de quitter l’école secondaire pour s’occuper de la maison et des enfants qu’elles peuvent avoir. De nombreuses filles souffrent de tomber enceintes trop jeunes. Elles peuvent être confrontées à des complications lors de leur grossesse, et le taux de mortalité maternelle et infantile est dans leur cas plus élevé.
La pauvreté oblige de nombreuses jeunes filles à échanger des rapports sexuels contre de l’argent ou de la nourriture. Elles le font souvent sans savoir comment se protéger contre la grossesse et les infections sexuellement transmissibles (IST). C’est une conséquence du manque d’accès à des connaissances précises sur la santé génésique et sexuelle. De nombreuses leçons concernant les rapports sexuels ont une base biologique et ne fournissent pas d’informations sur l’utilisation des contraceptifs et sur la manière d’y accéder. La contraception est l’utilisation de méthodes artificielles (non naturelles) pour prévenir une grossesse. Même lorsque les filles ont des relations sexuelles avec un partenaire de leur choix, le manque d’informations sur la contraception conduit à une grossesse.
POURQUOI LES FILLES QUITTENT-ELLES L’ÉCOLE ?
Lorsque les filles tombent enceintes, on demande à beaucoup d’entre elles de quitter l’école par crainte qu’elles n’influencent les autres. Mais c’est faux, les femmes ne peuvent pas physiquement provoquer la grossesse d’autres femmes. De nombreuses filles enceintes ne veulent pas tomber enceintes et n’encouragent donc pas d’autres filles à le faire. Le fait de quitter l’école avant d’avoir terminé ses études secondaires peut empêcher une fille d’acquérir les compétences nécessaires pour gagner de l’argent et s’occuper de ses enfants.
CONCLUSION
La campagne « Hands Off Our Girls » est importante pour protéger les jeunes filles en Sierra Leone contre le mariage des enfants et les grossesses précoces. Elle est également très importante pour changer le point de vue sur la grossesse des adolescentes et pour plaider en faveur de l’importance d’une éducation sexuelle approfondie et de la poursuite de l’éducation des jeunes femmes enceintes. D’autres Premières Dames soutiennent Fatima Bio en étendant la conversation au-delà de la Sierra Leone.
