La France et le Rwanda: la Fin des tensions?

En avril 1994, Juvénal Habyarimana, le président du Rwanda à l’époque, a été tué avec le reste des passagers lorsque son avion fut abattu. Cela a déclenché les 100 jours de combats qui ont coûté la vie à plus de 800 000 personnes. C’est à la demande des parents de ces membres d’équipage français que l’enquête française sur l’attaque a commencé 4 ans plus tard.

ENQUÊTE LÉGITIME OU PROBLÈME POLITIQUE ?

L’enquête a été ouverte par le juge Jean-Louis Bruguière, qui a soutenu que M. Paul Kagame avait ordonné aux rebelles tutsis de mener l’attaque qui a abattu l’avion. Kagame est l’actuel président du Rwanda et était l’ancien dirigeant du Front patriotique rwandais (FPR). En 2006, M. Bruguière a émis un mandat (autorisation légale / gouvernementale de procéder à une arrestation) contre plusieurs collaborateurs du président Kagame. Il ne pouvait pas agir directement contre le chef d’État.

Le gouvernement rwandais a accusé la France de soutenir ceux qui avaient perpétré le génocide et a dénoncé l’enquête pour motivation politique. La France avait soutenu le régime hutu dans sa politique de renforcement de son influence, notamment contre les Britanniques, dans une Afrique post-indépendance.

UNE RÉCONCILIATION EN VUE ?

La demande de Bruguière est en contradiction avec celle de l’enquête du gouvernement de M. Kagame. Kagame a déclaré que le missile qui avait abattu l’avion avait été tiré d’un camp de l’armée contrôlé par les Hutus. Les deux juges qui ont succédé à Bruguière ont accepté de mener de nouvelles enquêtes sur l’accident. Cela fait suite à la restauration des relations diplomatiques entre le Rwanda et la France en 2009, ce qui a encore amélioré les relations entre les deux pays.

L’ABANDON DES CHARGES : EST-CE LA FIN ?

Toutefois, en 2016, l’enquête française a été rouverte avant de se heurter à une série d’obstacles juridiques l’année suivante. Le 21 décembre 2018, l’enquête et les accusations ont été abandonnées sur recommandation des procureurs français. Les procureurs ont suggéré que les preuves contre les suspects étaient insuffisantes. Certains pourraient penser que cela ressemble à un renoncement de la part de la France au droit de participer aux affaires du Rwanda.

Néanmoins, les avocats de la veuve de Habyarimana ont déclaré à la nouvelle agence de l’AFP que les plaignants (une personne qui entame une action contre une autre personne; dans ce cas, le camp de Habyarimana) feront appel de la décision. L’avocat Phillipe Meilhac a déclaré:

«Nous devons interpréter cette décision des juges français comme une forme de démission face à un contexte politique que les procureurs ne savaient pas comment combattre. Les autorités rwandaises n’ont jamais cherché à mettre en lumière la vérité. « 

CONCLUSION

On dirait que la saga va continuer, mais peut-être que cette fois, elle restera au Rwanda. Certaines personnes peuvent juger difficile la poursuite de l’implication française avec Kagame toujours au pouvoir.

VARUNA MITRA

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