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Leafy greens as important asset to the Bapedi people. Photo credit - AI Generated

Les légumes-feuilles : un lien culturel, un héritage culinaire et d’agriculture durable pour le peuple Bapedi

Introduction 

Pour le peuple Bapedi du Limpopo, en Afrique du Sud, cultiver la terre est bien plus qu’un moyen de subsistance c’est un mode de vie. Leur tradition profondément enracinée de cultiver des jardins et de cueillir des plantes indigènes témoigne de leur relation durable avec la nature. Comme le note Robin Wall Kimmerer dans Braiding Sweetgrass : « Dans certaines langues autochtones, le mot pour désigner les plantes signifie “ceux qui prennent soin de nous”. » Cette perspective trouve un écho profond chez les Bapedi, dont le lien avec les plantes indigènes notamment le merogo (pluriel de morogo), aussi appelés légumes-feuilles comestibles sauvages est à la fois culturel et spirituel.

 

L’héritage culinaire des légumes-feuilles 

Depuis des siècles, le morogo constitue un aliment de base de la cuisine Bapedi. Ce que certains considèrent comme de simples mauvaises herbes, les Bapedi le reconnaissent comme un élément essentiel de leur alimentation, en raison de la richesse nutritionnelle de ces légumes et de leur accessibilité ils poussent souvent naturellement dans les jardins ou le long des routes. Des variétés comme leroto (patte-de-chat), tshehlo (Tribulus terrestris), thelele (gombo sauvage) et mokolonyana (bidens pilosa) sont fréquemment préparées avec des céréales telles que le maïs (pap) ou le sorgho, parfois accompagnées de viande ou de haricots. Au-delà de leur usage culinaire, la cueillette des légumes-feuilles reste une pratique culturelle, renforçant le lien du peuple Bapedi avec ses ancêtres. La connaissance de l’identification, de la récolte et de la conservation de ces plantes est soigneusement transmise de génération en génération, assurant la durabilité et l’abondance, conformément à l’intention de leurs aînés.

 

Durabilité agricole et préservation culturelle 

Le travail communautaire est une pierre angulaire de la société Bapedi, et les femmes âgées sont souvent vues en train de cueillir des légumes-feuilles, perpétuant ainsi la tradition et soutenant les économies locales. Qu’ils soient cultivés pour la consommation personnelle ou pour la vente, ces végétaux contribuent de manière significative à la sécurité alimentaire, à la santé et au bien-être spirituel. Les techniques agricoles traditionnelles des Bapedi honorent la terre, adoptant des pratiques durables à faible impact environnemental. Comme dans de nombreuses cultures autochtones, les anciens Bapedi sont les gardiens d’un savoir agricole ancestral, veillant à ce que la génération suivante hérite non seulement des connaissances sur les plantes comestibles, mais aussi du respect de leur récolte raisonnée et de leur conservation.

 

L’importance des légumes-feuilles dans l’alimentation moderne

La résilience et une profonde connexion à la nature définissent le mode de vie des Bapedi. Leur alimentation, riche en produits végétaux, reflète une approche durable de la santé et du bien-être. Leur sagesse dans l’utilisation des légumes-feuilles constitue une référence précieuse pour les mouvements alimentaires contemporains à base de plantes, offrant une perspective sur des systèmes alimentaires traditionnels qui privilégient la nutrition et l’harmonie avec l’environnement.

 

Conclusion 

Pour les Bapedi, les légumes-feuilles sont bien plus que de la nourriture ; ils symbolisent l’identité, la résilience et la continuité culturelle. Leur lien profond avec la terre nourrit non seulement leurs corps, mais soutient aussi leurs traditions, renforçant la relation intime entre les peuples, la nature et le patrimoine. À chaque repas préparé avec du morogo, les Bapedi célèbrent leur histoire, honorent leurs ancêtres et préservent un mode de vie qui a résisté à l’épreuve du temps.

Kamogelo Seete

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