Financial inclusion statistics of Mozambique. Photo credit - Mozambican Central Bank

Inclusion financière et égalité des sexes : La situation actuelle au Mozambique

Introduction

Selon la Banque mondiale, l’inclusion financière signifie que les individus comme les entreprises ont accès à des produits et services financiers abordables, adaptés à leurs besoins, et fournis de manière responsable et durable. Cependant, au Mozambique, la situation actuelle montre que l’accès aux services et produits financiers reste très limité, en particulier pour les femmes, ce qui constitue un frein important à la réalisation de l’Objectif de Développement Durable (ODD) n°5.

 

Panorama actuel au Mozambique  La disparité entre les sexes persiste

D’après la Banque centrale du Mozambique, près de 64 % des femmes ont accès à des services financiers formels, tandis que 36 % sont exclues financièrement, ce qui illustre les fortes disparités en matière d’égalité d’accès aux services financiers. En outre, au Mozambique, 43 % des femmes possèdent un compte bancaire contre 57 % des hommes. Ce déséquilibre persiste alors même que les femmes représentent 51 % de la population économiquement active du pays.

 

Les avantages d’investir dans l’inclusion financière des femmes

Selon le Fonds Monétaire International, investir dans l’inclusion financière des femmes peut offrir de nombreux avantages et contribuer positivement à la réalisation d’autres ODD. Par exemple, accroître leur participation économique peut améliorer leur accès à l’éducation et ainsi accélérer le développement. Cela peut aussi aider à lutter contre la pauvreté, améliorer la santé et la nutrition des enfants, et favoriser leur scolarisation. Les femmes détiennent jusqu’à un tiers des petites entreprises dans les pays en développement et peuvent être des moteurs importants de croissance économique et de création d’emplois.

 

Défis à relever et perspectives d’avenir

Parmi les nombreux défis qui persistent au Mozambique, on peut relever : (i) des restrictions sociales auxquelles les femmes sont confrontées, telles que de faibles niveaux d’instruction en général et un faible niveau de culture financière en particulier notamment en zones rurales – ainsi qu’un accès limité aux actifs financiers ; (ii) une forte concentration des femmes entrepreneures dans le secteur des petites et moyennes entreprises (PME) ; (iii) un nombre restreint d’institutions financières formelles proposant des produits spécifiquement adaptés aux besoins des femmes ; (iv) une dépendance importante des femmes aux systèmes informels d’épargne et de crédit. Parmi les mesures pouvant être mises en œuvre pour répondre à ces défis, les recommandations suivantes sont proposées : (i) introduire des réformes réglementaires et établir des partenariats avec les opérateurs des marchés financiers pour développer des produits adaptés aux femmes travaillant dans l’agriculture, les marchés ou disposant de faibles revenus ; (ii) développer des programmes ciblés (y compris en langues locales) pour améliorer la littératie financière et technologique des femmes dans tout le pays ; (iii) mettre en place des politiques publiques favorisant la formalisation des entreprises dirigées par des femmes, ce qui pourrait accroître significativement l’inclusion financière et l’autonomisation des femmes.

 

Conclusion

Au vu des défis et des contraintes rencontrées par les femmes mozambicaines en matière d’inclusion financière, il est crucial de mettre en œuvre des mesures interdisciplinaires impliquant le gouvernement, le secteur privé et les ONG, afin de permettre au pays de surmonter ces obstacles et d’atteindre l’ODD n°5 tout en profitant des bénéfices liés à l’intégration des femmes dans le secteur financier formel.

Ventura Maculuve

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