A widow smiling, symbolising hope and evolvement. Photo credit - iStock

Le calvaire des veuves et des orphelins dans la société Bassa

Introduction

La société traditionnelle camerounaise, et particulièrement la tribu Bassa, est le théâtre de pratiques douloureuses à l’égard des veuves et des orphelins. Derrière le voile des traditions, se cachent des réalités cruelles qui persistent, malgré l’évolution des mentalités.

 

Causes : une tradition détournée

Les racines du problème résident dans une interprétation abusive des traditions. Certains membres de la famille, animés par la convoitise, attendent le décès d’un proche pour s’approprier ses biens. L’absence de testaments et le non-respect des volontés du défunt exacerbent la situation. La jalousie, l’envie, la sorcellerie et la paresse alimentent ces comportements. La tradition, censée protéger la famille, est détournée pour justifier des actes de spoliation et d’humiliation. « Mon fils, me répétait inlassablement ma mère, je ne suis pas la seule dans cette situation. C’est le sort réservé à la femme africaine. Je t’exhorte à te battre, une fois grand, pour changer les choses ». Ces mots, témoins d’une souffrance intergénérationnelle, illustrent la résignation face à une tradition oppressive.

 

Conséquences : un cercle de souffrance

Les conséquences de ces pratiques sont dévastatrices. Les veuves subissent des rites de veuvage humiliants, comparables à de l’esclavage : port de vêtements noirs, rasage, épreuves physiques et morales, mariage forcé avec un beau-frère. Elles sont souvent accusées à tort de la mort de leur mari, alimentant des pratiques de sorcellerie. Les orphelins sont chassés de leur foyer, spoliés de leurs biens, et parfois même victimes de violences. Ces actes brisent des familles, traumatisent des enfants et plongent des communautés dans le deuil et la rancœur. La perte de repères et l’absence de soutien plongent les veuves et les orphelins dans une précarité extrême. « S’ils savaient que les morts ne sont pas morts », les spoliateurs agiraient-ils de la sorte ? La question, inspirée de Birago Diop, souligne l’incompréhension face à une telle inhumanité.

 

Solutions et appel à l’action

Il est impératif d’agir pour briser ce cercle vicieux. Les pouvoirs publics, les autorités traditionnelles et religieuses doivent se mobiliser pour sensibiliser les populations, faire respecter les droits des veuves et des orphelins, et punir les abus. La promotion du testament et l’éducation à la gestion des successions sont essentielles. Les Camerounais doivent cultiver l’empathie et l’altruisme, en se rappelant que « l’avenir est incertain ».

 

Conclusion

La tradition, en tant que pilier de notre identité, doit évoluer pour s’adapter aux réalités contemporaines. Il ne s’agit pas de renier notre héritage, mais de le réinterpréter à la lumière des valeurs universelles de justice et de respect. Protéger les veuves et les orphelins, c’est protéger l’avenir de notre société. Agissons ensemble pour que la tradition soit synonyme de solidarité et de dignité, et non d’oppression et d’injustice. L’heure est à la réconciliation entre tradition et humanisme, pour construire un Cameroun où chaque veuve et chaque orphelin trouvera sa place.

 

Médias sociaux : http://www.bilongjosueauteur.com/

Bilong Josue

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