Introduction
Au Tchad, le changement climatique est une réalité qui affecte cruellement la vie de la population (avec 220 millions de personnes déplacées de force au cours des dix dernières années). Cela se manifeste également par une grave dégradation de l’environnement, illustrée par l’assèchement du lac Tchad, la désertification croissante, le déclin des stocks de poissons, la disparition de certaines espèces animales et végétales et la dégradation des sols. Bien qu’étant les plus affectées et vulnérables aux conséquences du changement climatique, les femmes tchadiennes demeurent une force incontestable dans la résilience face à ces défis.
Les femmes, premières victimes du changement climatique
Les femmes représentent une grande part de la main-d’œuvre agricole au Tchad, en particulier dans les zones rurales. Selon des données récentes, 70% des femmes rurales qui dépendent principalement de l’agriculture pour leur subsistance, sont gravement affectées par les aléas climatiques tels que les sécheresses et les inondations. Les inondations en 2024 ont touché plus de 1,6 million de personnes à travers le pays, submergeant des habitations et perturbant l’accès aux services de santé. Parmi les structures impactées, 353 établissements de santé ont été inondés ou détruits, compromettant ainsi les soins essentiels pour les femmes enceintes et les mères. En plus de cela, les catastrophes naturelles exacerbent les violences basées sur le genre. En 2024, la Ligue Tchadienne des Droits des Femmes a recensé 224 cas de violences faites aux femmes, soulignant une augmentation préoccupante liée aux déplacements forcés et à l’instabilité provoqués par les conditions climatiques extrêmes. Le changement climatique aggrave également la rareté de l’eau dans les zones rurales, augmentant la distance et le temps nécessaire pour collecter cette ressource, tâche principalement assignée aux femmes et aux jeunes filles.
Les femmes, premières figures de la résilience face au changement climatique
En dépit de tous les défis liés au changement climatique, les femmes demeurent un grand espoir pour les communautés en raison du rôle important qu’elles jouent dans la résilience face aux défis du changement climatique. Les femmes de plus en plus, adoptent des techniques d’agroécologie, telles que la culture en terrasse ou l’utilisation de semence résistantes à la sécheresse, pour maximiser la production. Dans de nombreuses régions, les femmes se regroupent pour mutualiser les ressources, partager les connaissances renforçant leur résilience collective et lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Outre ces moyens, des initiatives locales et internationales ciblant les femmes permettent de les former à l’adaptation aux changements climatiques (gestion de l’eau, énergies renouvelables, etc.).
Conclusion
Les femmes sont les plus affectées par le changement climatique car elles jouent un rôle central dans les communautés rurales où l’impact de ce changement est particulièrement ressenti. Malgré les difficultés auxquelles elles sont confrontées, les femmes tchadiennes bravent les obstacles climatiques et s’érigent en véritables figures de la résilience. Cette résilience devrait être renforcée par des programmes locaux et nationaux afin de favoriser une transformation sociale qui réduit les inégalités de genre, promeut l’éducation et la participation active des femmes dans la lutte contre le changement climatique.
Médias sociaux : Grâce Ya Toïdibaye (Facebook)
