A woman who had a traditional method of abortion done on her. Photo credit - Getty Images

Les principales perceptions ethniques autour de l’avortement en Sierra Leone

Introduction

L’avortement est partiellement limité par la loi en Sierra Leone, autorisé uniquement lorsque la vie d’une femme est en danger. Les principaux groupes, notamment les communautés Mende, Temne, Krio, Limba et Fullah, offrent des perspectives uniques profondément ancrées dans leurs identités linguistiques et culturelles. Cependant, le débat éthique autour de l’avortement en Sierra Leone est influencé par les droits de l’homme et les préoccupations de santé publique. Les défenseurs de l’avortement réclament des services d’avortement sûrs et accessibles pour lutter contre les taux élevés de mortalité maternelle, tandis que les opposants insistent sur le caractère sacré de la vie. Cet article explore ces perceptions et examine les dimensions éthiques et socioculturelles de l’avortement en Sierra Leone.

 

Communautés Mende : caractère sacré de la vie et harmonie ancestrale

Dans les régions où l’on parle le Mende dans les provinces du sud-est, l’avortement est souvent considéré comme un tabou moral. Le terme mende « keh luwai », qui signifie « protéger la vie », reflète leur vénération collective pour la procréation en tant que responsabilité divine et communautaire. L’avortement est considéré comme une perturbation de l’harmonie familiale et ancestrale, qui sont au cœur des valeurs culturelles mende. Cependant, dans les cas de viol ou d’inceste, des remèdes à base de plantes peuvent être utilisés en secret pour interrompre les grossesses, bien que ces pratiques restent culturellement stigmatisées.

 

Communautés Temne : équilibre entre enseignements et traditions islamiques

Le peuple Temne, dominant dans le nord de la Sierra Leone, a des opinions culturelles et religieuses fortes sur l’avortement. Guidé par les principes islamiques, l’avortement est généralement interdit, sauf dans des circonstances particulières, comme lorsque la vie de la mère est en danger ou au début de la grossesse. Des expressions telles que « feŋ kam kno ta », qui signifie « la vie ne doit pas être interrompue prématurément », résument leur position éthique. Malgré ces restrictions, des services d’avortement clandestins existent, souvent facilités par des guérisseurs traditionnels, exposant les femmes à des risques pour la santé et au jugement de la société.

 

Communautés krio : perspectives diverses dans les contextes urbains

Les communautés kriophones de Freetown affichent des attitudes plus nuancées à l’égard de l’avortement, influencées par l’urbanisation et l’exposition aux idéologies occidentales. Alors que de nombreux krios adhèrent à des opinions chrétiennes conservatrices opposées à l’avortement, un nombre croissant de jeunes personnes instruites défendent les droits reproductifs des femmes. Le terme krio « belle go sot », qui signifie « mettre fin à une grossesse », reflète le discours croissant autour de l’avortement en milieu urbain. Cette diversité souligne le rôle de l’éducation et de la modernisation dans la formation des perceptions culturelles.

 

Communautés Limba et Fullah : conservatisme et influence religieuse

Dans les régions de pointe Limba, la lignée familiale et la fécondité sont très valorisées, ce qui rend l’avortement culturellement inacceptable. Cependant, les difficultés socio-économiques obligent parfois les individus à rechercher des méthodes secrètes. De même, les communautés Fullah à prédominance musulmane ont des opinions conservatrices sur l’avortement, guidées par des croyances islamiques qui privilégient le caractère sacré de la vie. L’expression Fullah « waladu ko jaŋe », qui signifie « l’enfant a droit à la vie », met en évidence leur éthique collective.

 

Conclusion : vers une approche équilibrée

L’avortement en Sierra Leone reste un problème complexe façonné par des facteurs linguistiques, culturels et éthiques. Aborder ce sujet sensible nécessite des solutions culturellement informées qui respectent les croyances traditionnelles tout en promouvant les droits des femmes et l’accès à des services de santé reproductive sûrs. Encourager le dialogue entre les chefs traditionnels, les institutions religieuses et les communautés peut combler le fossé entre les perceptions culturelles et les besoins de santé publique.

 

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Julius Mustapha Harding

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