Introduction

John Mahama a prêté serment le 7 janvier 2025 en tant que 6e président de la 4e République du Ghana. Il a remporté 56,42 % des voix lors des élections générales du 7 décembre 2024, battant le candidat du parti au pouvoir et vice-président de l’époque, le Dr Mahmoud Bawumia, qui a recueilli 41,75 % du total des voix.

Dynamique politique et historique

Mahama succède à l’ancien président Nana Akufo-Addo à qui il a transmis le pouvoir il y a 8 ans. Son retour au pouvoir est historique car il devient le premier président à revenir au pouvoir pour un seul mandat après être devenu le seul président en exercice à avoir également perdu une tentative de réélection en 2016.

John Mahama a commencé sa carrière politique en tant que député, puis vice-ministre et ministre de la Communication. Il est devenu vice-président du regretté professeur John Evans Atta Mills et a pris ses fonctions de président à la mort du professeur Mills en juillet 2012, après quoi il a remporté les élections en 2013 et a exercé un mandat.

Cette occasion était également historique car le Ghana a prêté serment pour la première fois à sa première vice-présidente, la professeure Jame Naana Opoku Agyemang, qui a profité de l’occasion pour exprimer que même si elle est la première à franchir la porte, elle la tiendra ouverte pour les autres. Cette réussite révolutionnaire est une très bonne motivation pour toutes les jeunes filles du pays qui peuvent elles aussi rêver et aspirer à de grandes hauteurs.

Une vingtaine de dirigeants africains étaient présents à la cérémonie d’investiture à Accra, dont le président nigérian Bola Ahmed Tinubu, le président rwandais Paul Kagame, le président burkinabé Ibrahim Traore, le président kenyan William Ruto et certains magnats des affaires du continent comme Aliko Dangote et Tony Elumelu.

Une promesse de remise du compteur à zéro

Le président Mahama a fait campagne sur la promesse de remettre le Ghana à zéro. Le pays d’Afrique de l’Ouest se trouve actuellement dans une situation économique difficile, avec un plan de sauvetage du Fonds monétaire international (FMI), des impôts élevés, accablé par une dette énorme et un taux de chômage élevé. Dans son discours inaugural sur la place Black Star, il a déclaré que « ce jour devrait marquer l’occasion de remettre notre pays à zéro ».

Son discours a mis l’accent sur la reprise économique, un leadership inclusif, une action décisive, des solutions audacieuses, un appel à la coopération des citoyens et un travail visant à renforcer les liens avec les voisins. Il a promis d’enquêter sur les actes de corruption, de tenir sa promesse de créer plus d’emplois décents grâce à la politique très répandue de l’économie 24 heures sur 24 et de diriger le gouvernement le plus restreint de la 4e République avec pas plus de 60 ministres.

Le président a également signalé à la communauté internationale que le Ghana était à nouveau ouvert aux affaires.

Un sentiment d’espoir renouvelé

Au cours de ses premiers jours au pouvoir, le nouveau président a réduit le nombre de ministères de la fonction publique de 30 à 23 dans le but de diriger un gouvernement efficace et de réduire les dépenses. Le président Mahama semble être un homme pressé de renverser la situation du Ghana et beaucoup ont vu dans ses premiers actes un homme qui a appris de son expérience passée et qui est conscient que les Ghanéens puniront la mauvaise gouvernance. Il y a un sentiment d’espoir renouvelé après son appel clair aux citoyens pour qu’ils soient optimistes et se joignent à l’œuvre de construction de la nation malgré la reconnaissance de l’énorme tâche qui les attend. Les quatre prochaines années seront cruciales non seulement pour déterminer le succès de sa présidence, mais surtout pour voir comment le Ghana sera transformé et le rôle que le pays jouera dans la sous-région, sur le continent africain et au-delà.