Introduction
L’école devrait être un lieu sûr où filles et garçons peuvent s’épanouir et apprendre. C’est une lueur d’espoir, de fierté et de joie pour tout enfant qui va à l’école. Pourtant, les enfants sont trop souvent exposés à des niveaux de violence extrêmement élevés, perpétrés par des normes sociales et sexospécifiques profondément enracinées, et surtout par des formes de châtiment corporel approuvées par les institutions ou le pays. Au fil des ans, cette situation a eu de graves conséquences, nuisant à l’éducation et au bien-être des enfants et limitant surtout leurs chances dans la vie. Malgré tous ces dilemmes et ces infractions, la violence à l’école n’a pas reçu suffisamment d’attention politique ou de financement de la part des gouvernements ou des donateurs sur le continent africain, en particulier au Zimbabwe, sous le prétexte erroné que l’enfant est responsable de son État, de sa communauté ou de sa famille en vertu de la Charte africaine.
L’impact de la violence sur l’éducation et le bien-être des enfants
Il est primordial de s’attaquer à la violence à l’école parce qu’elle est nocive en soi et qu’il est prioritaire pour le secteur de l’éducation d’y mettre un terme. Protéger les enfants de la violence apporte également des avantages concrets à travers de multiples indicateurs de bien-être à court et à long terme pour les enfants. Il existe des indicateurs cohérents montrant que les châtiments corporels sont associés à de moins bons résultats d’apprentissage. La violence sexuelle dans les États africains, y compris au Zimbabwe, n’est pas légale, mais les enfants, en particulier les filles, sont exposés en nombre inacceptable à des crimes flagrants d’abus et de harcèlement sexuels dans les écoles ainsi que sur le chemin de ces écoles, en particulier dans les systèmes de transport public non contrôlés et non surveillés qui sont devenus les plus grands ennemis de la sécurité des enfants dans la plupart des États africains.
L’orientation sexuelle, les identités et expressions de genre, les handicaps, la race et l’appartenance ethnique sont devenus des sources de violence à l’égard des enfants dans certains États africains. D’une manière ou d’une autre, la violence limite ou affecte les interactions et les plaisirs des enfants dans l’environnement scolaire. Il est essentiel que les gouvernements africains s’associent à un large éventail d’acteurs de l’éducation et au-delà, en particulier ceux qui ont à cœur d’aider les enfants à acquérir des compétences fondamentales, afin de donner la priorité à l’élimination de la violence à l’école et d’aider les enfants à s’épanouir à l’école.
Comment prévenir la violence à l’école
Il est indispensable de disposer d’un cadre juridique solide qui régisse les enseignants, les directeurs d’école, les élèves et la population en Afrique, y compris au Zimbabwe. Le corpus juridique doit être pragmatique et capable d’atteindre les résultats souhaités, c’est-à-dire mettre fin à la violence contre les enfants et promouvoir une approche attentive et compatissante des besoins des enfants afin de garantir le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant. Il doit exister un mécanisme ou une procédure de signalement clair et efficace qui garantisse une réponse rapide et efficace à toute violation. L’Afrique est riche en enseignements indigènes sur les relations ou interactions saines, respectueuses et non violentes. Les plus grandes faiblesses de la plupart des législations des États africains sur les droits de l’enfant sont les méthodes utilisées pour appliquer ou utiliser la discipline sur les enfants, que ce soit à l’école ou dans les salles de classe. Cette (ces) loi(s) disciplinaire(s) dans les États africains ne s’est (se sont) jamais départie(s) d’une application violente, ce qui est devenu la plus grande source de violence pour les enfants à l’intérieur des beaux murs des salles de classe. Par conséquent, l’utilisation de méthodes disciplinaires positives et progressives peut réduire les niveaux de violence et accroître la sécurité des enfants dans les écoles.
Conclusion
Il est important de dire qu’en Afrique, y compris au Zimbabwe, il y a de grandes lacunes en termes de connaissances sur la manière de faire des écoles africaines des lieux sûrs sans compromettre le système disciplinaire. L’accent devrait être mis sur l’amélioration de la sécurité et de l’apprentissage pour l’enfant plutôt que sur la discipline comme arme de l’éducation. Les lacunes des méthodes disciplinaires ont créé des environnements scolaires dangereux et affecté le bien-être des enfants dans la plupart des écoles. Il est important que les parties prenantes et le gouvernement mènent une consultation approfondie sur les méthodes disciplinaires centrées sur l’enfant, destinées à rendre la participation de l’enfant à l’école plus conviviale et pleine de compassion. L’éducation permet de s’attaquer aux normes, comportements et stéréotypes sociaux et sexistes discriminatoires qui sont à l’origine de la violence et, à ce titre, les États ont le devoir de construire un avenir où chaque enfant peut être en sécurité et où la violence n’a pas sa place.