LA CRÉATION D’ÉCOSYSTÈMES RÉGIONAUX DE CONNAISSANCES POUR ASSURER LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Introduction

L’Afrique australe est à la traîne en matière de recherche agricole innovante, ce qui a pour conséquence d’exacerber l’insécurité alimentaire dans la région. L’augmentation de l’insécurité alimentaire dans la région invite les États membres à développer des approches innovantes pour renforcer la résilience de la population face aux catastrophes qui affectent le secteur agricole. C’est dans ce contexte qu’il est nécessaire d’explorer les moyens de créer des centres de connaissances qui peuvent être utilisés pour assurer la sécurité alimentaire. 

La demande adressée aux instituts de recherche

Les universités sont de plus en plus sollicitées pour jouer un rôle dans la communication des connaissances à un public plus large. Les informations sur la transformation et l’innovation agricoles sont mal diffusées, ce qui les rend difficiles à accepter sans une connaissance approfondie du fonctionnement des innovations. C’est ce qui a le plus nui au secteur agricole, comme en témoignent certains pays qui rejettent à juste titre les nouvelles informations. 

La production de connaissances en Afrique subsaharienne a trébuché pendant des décennies de marginalisation et de dévaluation systématiques (Obamba, 2012). L’Afrique australe est très en retard en termes de dépenses publiques pour la recherche et le développement, ce qui affecte la sécurité alimentaire. En moyenne, la région consacre un montant dérisoire de son PIB à la recherche agricole. Cela limite la recherche innovante qui peut contribuer à garantir la sécurité alimentaire de la région.

L’évolution de la recherche agricole

Au cours des dernières années, la production de connaissances a changé. Les établissements d’enseignement supérieur sont exposés à un « changement tectonique » dans la relation entre la science agricole et l’économie, qui s’accompagne de nombreux défis, mais aussi de nouvelles possibilités de créer et de diffuser de nouvelles technologies (Etzkowitz, 2012). L’éducation sans frontières – l’une des conséquences de la mondialisation et de la transformation numérique – a été un élément clé du changement de paradigme dans la création de connaissances. Si les frontières physiques de la communication et du voyage ont été abolies et modifiées entre les pays et les continents, l’expansion mondiale des sources d’information et de connaissance en matière de connaissances agricoles a largement dépassé ce stade. 

La société demande de plus en plus aux universités d’assumer le rôle de traduction et de communication des connaissances à des publics plus larges. Certaines informations sur la transformation et l’innovation agricoles sont mal traduites et diffusées, de sorte que le monde ne sera pas en mesure de les accepter s’il n’a pas une connaissance approfondie du fonctionnement des innovations. C’est ce qui a le plus nui au secteur agricole, comme en témoignent certains pays qui ont rejeté à juste titre de nouvelles informations simplement parce qu’ils n’en comprenaient pas le fonctionnement. 

Conclusion

Il est nécessaire de reconfigurer et de repenser la logique de la nature et de l’orientation de l’enseignement supérieur et tertiaire dans la région de la SADC, en particulier pour assurer la sécurité alimentaire. Des personnes doivent se consacrer au développement de l’enseignement supérieur et tertiaire afin de créer des communautés de pratique engagées dans un programme de réforme dans le but d’engendrer des facilités d’orientation, de réflexion et d’exploration dans l’enseignement supérieur et tertiaire. Les chercheurs doivent être des éclaireurs et des explorateurs prêts à réinventer et à réimaginer la forme, le contenu et l’orientation des systèmes d’enseignement supérieur et tertiaire afin qu’ils puissent avoir un impact sur le secteur agricole et atténuer ainsi l’insécurité alimentaire dans la région. 

Eunice Makuvire

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