Les réseaux sociaux permettent un partage en masse des informations et des faits divers. Cependant, on observe de plus en plus que les événements sont relatés de façon déshumanisante c’est-à-dire de façon crue, sans tenir compte de la sensibilité humaine. Or cela a des conséquences sociales et psychologiques sur lesquelles il faut s’appesantir.
- Des vidéos déshumanisantes constamment partagées
La course effrénée au buzz et la recherche des « likes » poussent plusieurs internautes à relayer sur leurs murs, les faits divers. Encore appelés faits « croustillants », il peut s’agir des images d’accidents de la circulation, des vidéos de scandale de pudeur (photos de nues, scènes érotiques en milieu scolaire etc.), les catastrophes naturelles (éboulements de terre, inondations etc.), les scènes de ménage pour ne citer que cela. Cette tendance à filmer et publier pose déjà un problème : les personnes qui sont filmées malgré elles se retrouvent du jour au lendemain exposées au public de façon gênante. Quelqu’un qui vient d’être grièvement blessé à la suite d’un accident de la circulation n’a pas forcément envie de passer en direct sur une page facebook ; un couple en pleine dispute conjugale n’a pas forcément envie de retrouver cette scène quelques heures plus tard faisant le buzz sur la toile. Une famille venant de perdre un être cher n’a pas envie que les images de sa dépouille fassent le tour des pages et publications facebook. Les relayeurs aveuglés par la course au buzz ne tiennent pas compte des sentiments de ceux qu’ils filment.
Le partage en ligne de ces scènes n’est pas l’unique facteur de déshumanisation.
- Une manière déshumanisante de partager les faits-divers
En effet, de nombreux faits sont relatés de façon comique, c’est-à-dire pour amuser. Il s’agit pour les posteurs d’en faire des montages vidéos censés faire rire leurs followers pour être davantage populaires. Ces vidéos sont de plus en plus en vogue et rencontrent même un certain succès. Par exemple, des vidéos où des élèves de l’école primaire sont moqués (même dans les commentaires) parce qu’ils n’arrivent pas à bien articuler, ou n’ont pas donné une réponse correcte à une question qui leur est posée. Ou encore des vidéos des femmes qui racontent un événement qui les a traumatisées, mais où les posteurs attirent l’attention des followers sur le langage utilisé et invitent à rire de leur façon de faire la narration. Sans parler des vies privées qui sont exposées pour encore plus de « likes ».
Conclusion
Les conséquences du partage abusif et non contrôlé des images et faits-divers sont nombreuses. Certaines personnes qui sont devenues objets de buzz malgré elles se suicident car ne supportent plus la pression sociale. D’autres sont traumatisées, doivent abandonner leurs études, changer de villes pour se faire oublier, sont psychologiquement marquées à vie. Avant de partager ou de liker les faits-divers sur les réseaux sociaux, que chacun se rappelle des émotions, des circonstances et de la vie privée d’autrui.