Définition de l’inclusion financière
L’inclusion financière est définie comme l’ensemble des dispositifs mis en place pour lutter contre l’exclusion financière. Ces moyens composent ce que certains appellent désormais la « finance inclusive ». Le rôle des institutions financières est central dans ce processus. En effet, l’inclusion financière ne se limite pas à l’accès à un compte, mais bien à une maîtrise plus globale des outils financiers.
L’impact de l’inclusion financière sur l’exclusion sociale
L’inclusion financière aurait un rôle social important qu’il convient de prendre en compte dans les politiques financières. Pour savoir quel est le véritable rôle de l’inclusion financière en Afrique, il convient de le rapprocher du phénomène d’exclusion sociale, afin que les institutions financières comprennent qu’elles peuvent agir positivement ou négativement sur la société dans laquelle elles se trouvent et ce, en fonction des actions qu’elles mènent ou entreprennent de mener au quotidien.
Le point central est de savoir comment l’exclusion financière pourrait être un facteur d’exclusion sociale en Afrique.
Nous pouvons définir l’exclusion sociale comme la relégation sociale d’individus, ne correspondant pas ou plus au modèle dominant d’une société. Elle n’est généralement ni véritablement délibérée, ni socialement admise, mais constitue un processus plus ou moins brutal de rupture parfois progressive des liens sociaux.
Dans notre exposé, nous parlons d’exclusion financière pour les personnes ne correspondant pas aux critères d’éligibilité des institutions financières, notamment les personnes pauvres et à faible revenu potentiel, ainsi que des divers obstacles qui entravent l’entrée d’une partie de la population dans le système financier. Son lien avec l’exclusion sociale recentre notre débat autour d’un système financier fondé sur les droits de l’homme en Afrique.
La dure réalité est que la plupart des populations les plus pauvres à travers le monde n’ont pas encore accès à des services financiers pérennes et viables, qu’il s’agisse de l’épargne, du crédit ou de l’assurance. Le défi consiste donc à éliminer les contraintes qui excluent les plus démunis d’une pleine participation au secteur financier. Il devient impératif de construire des secteurs financiers inclusifs qui aident les populations à améliorer leurs conditions de vie.
L’inclusion financière, un enjeu de développement pour l’Afrique
La raison de cette préoccupation mondiale, face à une exclusion financière largement répandue dans les pays en voie de développement, est simple : l’accès à des systèmes financiers jouant pleinement leurs rôles peut permettre aux populations pauvres et à faibles revenus, ainsi qu’aux micro et petites entreprises, d’augmenter considérablement leur pouvoir économique et social et de mieux s’intégrer dans les économies de leurs pays respectifs.
Les débats portent exclusivement sur les enjeux et défis de la construction de secteurs financiers inclusifs en Afrique, continent où plus de la moitié de la population vivent dans une extrême pauvreté. D’une manière générale, les institutions de microfinance (IMF) en Afrique n’ont pas connu un développement durable aussi rapide que celles d’autres régions du monde, et le nombre et la portée des IMF en Afrique sont encore très en dessous de ce qui serait nécessaire pour fournir à tous une offre appropriée de services financiers.
Conclusion
Le Projet de l’inclusion financière a fait état de certains progrès, même si dans certaines zones l’inclusion tarde à décoller. De nombreux pays sont en bonne voie pour atteindre certains des objectifs de l’inclusion notamment dans les pays asiatiques où les taux sont passés de 5% en 1990 à environ 50% en 2010, mais de vastes régions sont encore loin d’y parvenir notamment en Afrique Subsaharienne où près de 90% de la population reste encore exclu du système financier.
Notre voix s’élève pour faire part de notre préoccupation essentielle : est-ce que les stratégies d’inclusion financière élaborées par les institutions financières africaines, prêtent-elles suffisamment attention aux populations vulnérables que sont les femmes, les jeunes, les pauvres et les groupes marginalisés ?