Senegal

ÉQUITÉ LINGUISTIQUE AU SÉNÉGAL: Des sénégalais plaident pour les langues nationales

Introduction 

Des citoyens sénégalais sont préoccupés par la situation linguistique du pays. Depuis l’accession du nouveau gouvernement à la magistrature, les associations et les intellectuels revendiquent l’instauration des langues nationales dans le système éducatif. Ces derniers préfèrent plus la valorisation de la langue wolof que les langues maternelles.

 

Promotion du Wolof

Plusieurs sénégalais interpellent le Président de la République sur l’utilisation de la langue wolof dans le système scolaire. Ces derniers déclarent que les nouvelles autorités aux commandes doivent accorder une attention particulière aux langues nationales. Selon eux, aucun pays sérieux ne peut se développer en utilisant une langue étrangère qui constitue une barrière pour la population. Cependant, il faut noter que la langue est un moyen de lutte contre l’impérialisme. En ce sens, depuis la colonisation, l’indépendance du pays est perçue comme un gage. La langue est l’âme du peuple et si le peuple ignore cet état de fait, il programmera immanquablement sa belle mort. L’utilisation de ces langues étrangères est, selon plusieurs personnes averties, comme les conséquences des taux de résultats catastrophiques des examens et le faible niveau que présente le système éducatif depuis une belle lurette. D’ailleurs les experts tels que : El Hadji Boubou Senghote, Samba Djinda Ba, Thiambel Ba et Thierno Abou Sy, ainsi que de nombreuses autres associations pulaar du Sénégal et de la diaspora comptent sur le Président Bassirou Diomaye Faye pour faire rétablir l’équité et la justice sur les questions évoquées si le pays veut se développer dans la paix et la stabilité. «Pour l’instant, l’article premier, deuxième alinéa de la Constitution, se borne à préciser que la langue officielle de la République du Sénégal est la français. S’il n’est pas question de toucher à cette règle qui n’a nullement perdu sa raison d’être, il apparaît opportun et légitime d’introduire dans la Constitution, à côté de la notion de langue officielle, celle de langues nationales dont le gouvernement se préoccupe sans relâche de fixer les règles de base de façon à pouvoir progressivement généraliser leur enseignement… Les langues nationales sont le diola, le malinké, le pulaar, le sérère, le soninké, le wolof et toute autre langue nationale qui sera confiée », explique El Hadji Boubou Senghote.

 

 Plaidoirie pour les langues nationales

Le débat a fait couler beaucoup d’encres et de salives en cette période de campagne électorale du Sénégal. Les intellectuels se sont levés pour mettre les points sur les « i » concernant les langues nationales. Le pulaar, le sérère, le soninké, le wolof, le mandinka ou le diola véritables catalyseurs du développement du pays ne sont pas passés inaperçus. Certes pour certains la langue wolof est plus importante mais selon les autres ces langues susmentionnées contribuent à la valorisation de la culture et ethnies du pays. C’est pourquoi ces langues ne doivent pas être reléguées au second plan. Pour se faire, ils prônent pour un traitement égal des langues sénégalaises dans les programmes du système éducatif.  D’ailleurs, l’imminent Hadji Boubou Senghote a précisé qu’un « Un traitement égal des langues nationales sénégalaises s’impose donc, aussi bien dans les programmes éducatifs et les médias que d’autres de l’espace public, afin de bâtir des passerelles porteuses de paix entre les différentes composantes ethniques et de notre chère Nation. Nous ne demandons que l’observance des dispositions législatives et réglementaires de notre pays, le Sénégal que nous chérissons tous ».

 

La discrimination des langues nationales 

La préoccupation de certains sénégalais concernant la discrimination des langues nationales est considérée comme un malentendu. Parce que, les acteurs et les associations qui luttent pour la valorisation de la langue wolof ont affirmé que « Cette égalité de traitement devrait être observée au prorata du nombre de locuteurs natifs de nos différentes langues ; par opposition à la fameuse théorie dite langue du milieu cherchant à placer officiellement le wolof sur les autres langues du pays ». Par ailleurs, la révision des programmes éducatifs et médiatiques pour assurer une représentation équitable de toutes les langues nationales est aussi évoquée.

 

Conclusion

La période électorale a été une occasion pour plusieurs citoyens de soulever le débat sur l’utilisation de la langue étrangère qui constitue un frein pour les sénégalais. Depuis l’installation du nouveau gouvernement, le sujet semble oublié et suscite la réaction de la population face au mutisme des autorités. Ainsi, la valorisation de la langue wolof à la place des autres langues locales est mal perçue pour une certaine élite. L’Afrique n’est-elle pas face à un dilemme sur la valorisation des langues locales ?

Moustapha Cisse

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