Introduction
Les Yaana, habitants de la province du Koulpélogo située au Centre-Est du Burkina Faso, tirent leurs origines de Gambaga, localité située au Nord du Ghana. Le mariage à l’aune des Yaana est l’union entre deux individus, deux familles et deux clans. Il est encadré par un ensemble de pratiques et de coutumes. Dans cet écrit, nous aborderons la recherche de l’âme sœur au sein de ladite communauté.
Des cadres conventionnels
Des espaces sociaux ont été institués en vue de faciliter les rencontres amoureuses entre jeunes. Les « rasandaga » ou les marchés des jeunes prétendants au mariage sont un cadre idéal des amours. Ce jour, le marché en gardant les mêmes critères que les autres jours de marché, dès la tombée de la nuit, voit se déferler des jeunes vêtus de beaux vêtements dans le but de faire des rencontres. Les personnes mariées désertent le marché afin de laisser une large manœuvre aux prétendant(e)s.
Les clairs de lunes sont également des moments propices pendant lesquels les jeunes s’organisent dans la place publique où ils jouent du « rabingo » un instrument de musique traditionnel yaana, chantant et dansant. Des amours y naissent et y fleurissent.
En sus, les jeunes s’organisent autour des futurs mariés, échangent et luttent sainement durant les mariages traditionnels. Ceux affiliés à la mariée posent des conditions à la délégation du marié pour la voir et l’emmener avec eux. Ce rapprochement fait naître des amours nouvelles. Sans bien sûr omettre les lieux de funérailles, qui au terme de l’hommage rendu au mort, se convertissent, la nuit tombée en des espaces de jeux et de rencontres.
L’homogamie
Elle consiste chez les yaana à prendre en compte certaines variables notamment la destinée, le potentiel … dans le mariage. Les personnes aux destinées très opposées ne se marient pas, de même que le mariage entre certaines castes. Par exemple, une jeune fille très ambitieuse souffrirait de vivre avec un homme qui en est dépourvu. Elle serait à l’étroit dans un foyer où elle n’arrive pas à déployer son plein potentiel. Ce qui affectera négativement leurs vies, leur foyer et toute la communauté. Aussi, la perte de la guerrière dans le champ de bataille affectera sans nul doute les aptitudes psychiques de son époux, le griot, dans la gestion du savoir communautaire.
L’acte engageant
Le retrait du foulard d’une jeune fille est un symbole fort permettant de lui déclarer sa flamme. Si celle-ci est intéressée par la relation, elle laisse son mouchoir au prétendant. Cependant, si elle ne l’est pas, elle met tout en œuvre pour le retirer. Le jeune qui détient le foulard d’une jeune fille, l’a en gage d’amour et marque ainsi officiellement la genèse d’une idylle.
Conclusion
Des espaces dédiés pour s’enamourer en passant par l’homogamie, moyen efficace pour éradiquer les divergences nuisibles et à l’acte engageant le début d’une relation amoureuse, la communauté yaana a érigé une institution assez particulière autour de l’amour.