Introduction
S’il y a un progrès technoscientifique qui inquiète autant qu’il émerveille, c’est bien l’intelligence artificielle (IA). Celle-ci est un terme générique désignant une machine ou un algorithme capable d’observer son environnement, d’apprendre et sur la base des connaissances et des d’expériences acquises, de prendre des mesures intelligentes et de proposer des décisions. Il s’agit d’une technologie capable d’imiter l’intelligence humaine dans l’analyse situationnelle et la prise de décisions. Dans la vie quotidienne des africains, l’assistance vocale, le GPS, le calcul de trajet et la reconnaissance vocale sont quelques exemples d’IA.
Lorsqu’elles sont illicitement et abusivement utilisées par des mains inexpertes, des personnes mal intentionnées et des régimes despotiques, l’IA pourrait servir à manipuler, à surveiller la masse ou à désinformer. Mais débarrassée de ces défauts, l’IA peut améliorer considérablement la promotion, la réalisation et la protection des droits humains et la démocratie en Afrique.
L’IA ET L’AMÉLIORATION DE LA DÉMOCRATIE ET DES DROITS HUMAINS EN AFRIQUE
Les moyens par lesquels l’IA peut contribuer à l’amélioration de la démocratie et des droits humains sont multiples. L’IA se révèle d’abord être un outil au service des politiques publiques, ensuite, au service du processus électoral et enfin au service des droits humains.
- L’intelligence artificielle au service des politiques publiques
Comme outil d’efficience des services publics, l’IA permet :
- De cartographier et prédire les cambriolages ;
- De modéliser un environnement afin d’aider à la prise de décision ;
- D’automatiser la collecte et l’analyse de données (satellitaires par exemple) ;
- D’automatiser la vérification de factures ou le monitoring de la qualité de l’eau ;
- D’automatiser certains services publics ;
- D’améliorer la communication avec les citoyens ou usagers (cas des ChatBots) ;
- Etc.
Mais l’IA permet aussi de consolider la démocratie électorale.
- L’intelligence artificielle au service du processus électoral
Dans le processus électoral, l’IA est un atout majeur. Elle facilite :
- Les consultations publiques par la création des plateformes participatives et citoyennes ;
- L’identification des thèmes ou problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels majeurs par le recueil des informations sur les profils électoraux des citoyens ;
- La lutte contre les fraudes électorales en dématérialisant le vote et le comptage de voix ;
- La confiance des citoyens au processus électoral en réduisant le délai de disponibilité des résultats ;
- L’éducation ciblée des électeurs grâce aux campagnes de micro-ciblages ;
- Etc.
Il faut ajouter à cela l’apport de l’IA pour l’effectivité de certains droits humains.
- L’intelligence artificielle au service des droits humains
Au service des droits humains, l’IA permet :
- De promouvoir le droit à l’information en facilitant l’accès à l’information ;
- De faciliter la preuve en justice de la violation ou non des droits humains ;
- De protéger certains droits fondamentaux tels que l’inviolabilité du domicile, le droit de propriété, le droit à la preuve ;
- De faciliter la jouissance du droit à l’alimentation et du droit à la santé à travers l’aide à la recherche en matière environnementale, végétale, pharmaceutique, à la chirurgie à distance etc.
Conclusion
Il n’y a plus de doute sur la capacité de l’IA à améliorer les droits humains et la démocratie en Afrique. Si le potentiel de nuisances de l’IA ne peut justifier son abandon total aujourd’hui, il est urgent d’édicter des règles juridiques et éthiques pour minimiser les dommages et jouir des opportunités qu’offre l’IA. Les USA et l’UE y travaillent, pourquoi pas l’Afrique.