Household work

LE TRAVAIL DOMESTIQUE : ENTRE EXPLOITATION ET MALTRAITANCE, UN SECTEUR DE TRAVAIL DÉLAISSÉ PAR LES POUVOIRS PUBLICS. Par BABACAR NIANG

INTRODUCTION 

Le Sénégal fait partie des pays les plus pauvres au monde. Cette pauvreté se manifeste dans tous les secteurs de l’économie sénégalaise, particulièrement celui du marché du travail. Ceci a duré plus trois décennies provoquant un exode rural poussant les populations rurales à se déplacer vers les villes à la recherche d’emploi. Parmi ces catégories de population figurent les femmes, les jeunes filles déscolarisées, travaillant dans des conditions très difficiles voire précaires du fait du caractère informel de l’emploi.

INÉGALITÉS DANS LE TRAITEMENT DU FAIT DE SON CARACTÈRE INFORMEL

Le droit du travail reconnu à chaque citoyen est un droit sacré garanti par la constitution sénégalaise. Ce droit est encadré par le code de travail sénégalais définissant en substance le travailleur au sens de la loi comme toute personne qui s’est engagée à mettre son activité professionnelle, moyennant rémunération, sous la direction et l’autorité d’une autre personne, physique ou morale, publique ou privée, il ne sera tenu compte ni du statut juridique de l’employeur, ni de celui de l’employé. Ce code protège les travailleurs afin d’améliorer leurs conditions de vie et leurs conditions de travail. Cette loi encadrant les relations entre employeur et employé échappe au travail domestique du fait du de son caractère informel. En effet, comme les autres formes de travail, le travail domestique se caractérise par l’absence d’un contrat de travail liant l’employeur et l’employé, ce qui donne l’employeur des pouvoirs exorbitants sur son employé. Cette absence de contrat expose les femmes domestiques à une exploitation abusive vivant des conditions précaires.

UNE EXPLOITATION ABUSIVE DES TRAVAILLEUSES DOMESTIQUES PAR LES EMPLOYEURS

Les travailleuses domestiques sont généralement les femmes déscolarisées issues des zones rurales. Elles sont caractérisées par leur faible niveau d’alphabétisation ce qui facilite l’exploitation de ces dernières.

Elles sont exploitées avec une faible rémunération, bien qu’il existe des lois qui régissent l’emploi au Sénégal, le niveau des rémunérations est inférieur à la celle prévue par la loi. A noter que le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) est passé de 55 000 F CFA en 2019. Ces employés sont rénumérés entre 25000 et 30000 CFA. Ce faible revenu les oblige à vivre dans la précarité et dans des conditions extrêmement difficiles pour subvenir à leurs besoins élémentaires.

En outre, les travailleuses domestiques sont souvent maltraitées car victimes de mauvaises conditions de vie de leurs employés. Elles subissent des harcèlements et s’exposent sur toutes formes de violences qu’elles soient physiques ou morales. Des longues heures de travail caractérisent le travail des domiciles particulièrement ceux qui sont logés avec leur employeurs.

CONCLUSION

Dans le contexte actuel de mondialisation où les droits humains sont valorisés, au Sénégal le travail de domestique est traité différemment contrairement aux autres secteurs d’emploi. C’est un secteur d’activité qui échappe au contrôle de l’Etat du fait de caractère informel donnant une exploitation et maltraitance de ces femmes qui s’y activent.

Babacar Niang

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