Introduction
Dans de nombreux pays africains, l’employabilité des jeunes diplômés demeure un défi constant. Entre ces jeunes qui ont choisi de se lancer dans le secteur informel, et ceux qui continuent à chercher un emploi décent, bien qu’ayant opté pour la sous-employabilité, le constat est alarmant. L’Afrique, région qui compte la plus grande majorité de la population jeune dans le monde, connaît une forte croissance en demande d’emploi que les pouvoirs publics et les entreprises peinent à répondre. Les chiffres qui caractérisent cette situation parlent haut et fort. D’ici 2030, environ 100 millions de jeunes entreront sur le marché du travail. Cela représente chaque année plus de 10 millions de jeunes demandeurs d’emploi (source UNESCO). Face à cette situation critique, on est tenté de se demander quelles sont les causes de la difficile insertion professionnelle des jeunes diplômés africains et quelles actions à adopter pour pallier ce malaise .
Les causes du chômage des jeunes diplômés africains
L’employabilité des jeunes diplômés est un défi constant que les gouvernements africains s’efforcent de relever. Les causes sont expliquées ci-dessous,
- Défaut de compétences recherchées sur le marché de l’emploi
L’inadéquation des besoins du marché avec les formations suivies est l’une des raisons du chômage et de la sous-employabilité des demandeurs d’emploi en Afrique. Dans des économies où l’informel occupe de plus en plus une place prépondérante, le système traditionnel d’enseignement et de formation technique et professionnelle (EFTP) n’est plus adapté. Le problème ici est qu’à la sortie de l’école, beaucoup de jeunes africains n’ont pas les compétences de base pour embrasser les exigences actuelles du monde du travail. Dans un environnement sans cesse évolutif, le diplôme à lui seul, ne suffit plus. Seules les compétences et les qualifications favorisent une meilleure intégration professionnelle.
- Le manque de collaboration entre l’EFTP et les secteurs porteurs
Le fossé qui existe entre le système éducatif et les entreprises, spécialement celles tournées vers la technologie et l’innovation crée un grand manque à gagner aux jeunes diplômé(e)s. En effet, les entreprises ne sont pas automatiquement impliquées dans l’orientation des étudiants, la définition et la conception des programmes qui leurs sont proposés. Or, les secteurs comme l’agroalimentaire, le textile, la santé, l’économie numérique, la construction, les transports, la finance ont toujours besoins des personnes qualifiées. D’où l’insuffisance existante dans l’offre que propose l’EFTP au marché du travail.
Des solutions concrètes pour une meilleure employabilité des jeunes diplômés
Au-delà des actions entreprises par les gouvernements, avec l’appui des organisations internationales et les ONGs, un changement de paradigme est plus qu’urgent. L’approche académique doit pouvoir s’adapter à l’évolution de l’environnement professionnel. Une étroite collaboration entre le secteur privé et le secteur public est plus que nécessaire. Par exemple,
- Des partenariats public-privé permettront d’assurer la gouvernance, la gestion et le financement des établissements de formation professionnelle.
- Les entreprises pourront offrir aux jeunes des programmes de stage, de mentorat et même de certification des compétences.
- Aussi, l’introduction d’un mécanisme d’assurance qualité pourrait contribuer à remédier au décalage entre l’offre et la demande.
- La promotion de l’entrepreneuriat dans les secteurs en plein essor tels que l’agriculture, le digital, l’industrie textile, etc. permettra de créer de nouvelles opportunités d’emploi dans des économies qui se veulent prospères.
Conclusion
Au regard des défis économiques que doivent relever les gouvernements africains, il s’avère essentiel d’améliorer les perspectives de cette génération, compte tenu des bénéfices potentiels qu’un « dividende de la jeunesse » pourrait apporter au continent, si on offre aux jeunes les compétences et les occasions de contribuer de façon significative à la croissance et au bien-être.