Depuis 2020, le monde connaît une augmentation constante des produits pétroliers, et les récentes annonces de nouvelles hausses la placent à un niveau record. Ces prix élevés ont contraint les gouvernements à élaborer des stratégies pour atténuer la pression sur les moyens de subsistance. Bien que les structures économiques et sociales soient directement touchées et ressentent un pincement rapide, l’environnement est la plus grande victime dont les effets pourraient se faire sentir dans les années à venir.
Pourquoi les prix élevés de l’énergie sont-ils une menace pour l’environnement ?
Depuis les années 90, les pays en voie de développement se sont efforcés de s’adapter à des modes d’alimentation en énergie respectueux de l’environnement pour leurs besoins industriels, commerciaux et domestiques, afin d’accroître la couverture forestière et de mieux préserver l’environnement. La nécessité d’augmenter la couverture forestière répondait à la détermination qu’elle était la solution immédiate au réchauffement climatique et aux changements climatiques qui en découlent. Plusieurs efforts ont été déployés pour réduire les perturbations du système climatique dues à l’homme. L’un d’entre eux consistait à encourager l’utilisation de sources d’énergie alternatives. Le protocole de Kyoto classe la déforestation parmi les activités humaines qui appauvrissent les puits de carbone, ce qui nécessite une attention immédiate.
Les gouvernements des pays en voie de développement ont institué des politiques visant à garantir qu’un pourcentage plus élevé de citoyens puisse avoir accès à des sources d’énergie respectueuses de l’environnement. Au Kenya, le président Mwai Kibaki a supprimé la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 16 % sur le gaz de cuisine, le rendant ainsi accessible et abordable pour les pauvres des zones rurales et des établissements urbains informels. Cette intervention a permis au Kenya de devenir le foyer de la demande de gaz de pétrole liquéfié (GPL) dans la région de l’Afrique de l’Est dès 2020. Elle a permis de réduire considérablement la pression sur l’environnement grâce à la mise à disposition d’une source de carburant alternative abordable.
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 16 % sur le gaz de cuisine a depuis été réintroduite au Kenya, le gouvernement cherchant à relever les défis économiques croissants. La hausse significative des prix mondiaux de l’énergie et la réimposition de la TVA ont augmenté la pression sur les prix du gaz, les rendant inabordables pour les personnes ordinaires dans les zones urbaines et rurales pauvres. Les temps économiques difficiles ont aggravé la situation car les gens donnent la priorité aux besoins de base ; ainsi, le gaz de cuisine est considéré comme un luxe.
Bien que les prix élevés de l’énergie soient considérés comme bons pour l’environnement, ils découragent la demande de combustibles fossiles ; cela ne peut être vrai que dans les pays développés où les sources d’énergie alternatives et avancées sont courantes et facilement disponibles. Dans les pays en voie de développement, l’accessibilité financière est un élément clé, quel que soit le mode de combustible que les consommateurs choisissent d’utiliser.
Conclusion
Si rien n’est fait, les prix élevés de l’énergie annuleront les progrès réalisés au cours des années précédentes, car les pauvres des zones urbaines et rurales risquent de revenir progressivement à l’utilisation du charbon de bois et du bois de chauffage comme principales sources de combustible dans leurs foyers. Le retour des sources de combustible traditionnelles pourrait avoir un impact significatif sur l’environnement, car près de la moitié de la population mondiale réside dans les zones rurales. Selon le Dr Richard Munang, directeur adjoint du Programme des Nations unies pour l’environnement, 80 % du continent africain utilise du charbon de bois pour faire la cuisine. La crise actuelle des combustibles pourrait augmenter ce chiffre, ce qui se traduirait par une forte pression sur la couverture forestière déjà en difficulté.
La forêt joue un rôle central dans le façonnement de l’environnement et des modèles climatiques. L’impact actuel des combustibles sur l’environnement peut ne pas être ressenti, mais il a un effet négatif de grande envergure sur l’avenir de tous les problèmes environnementaux tels que le changement climatique.
Traduit par : KOUAKOU KAN ARMAND