Le mardi 4 octobre 2022, le président du Kenya et son cabinet ont levé l’interdiction qui pesait depuis 10 ans sur les cultures génétiquement modifiées, dont la culture libre et l’importation étaient limitées. Le gouvernement kényan a finalement approuvé la culture de ces plantes, faisant du Kenya le deuxième pays à le faire, après l’Afrique du Sud.
PROBLÈMES SOCIAUX QUI AFFECTENT LES CULTURES OGM
D’un point de vue biotechnologique, les OGM ne sont que des séquences de protéines modifiées produisant des protéines différentes, qui ne présentent que peu ou pas de danger pour le consommateur.
Les aliments génétiquement modifiés poseront toujours des problèmes sociaux et éthiques, car nous manipulons la manière naturelle dont les aliments sont censés être produits. Le fait que nous ne produisions pas les cultures de manière naturelle peut effrayer certaines personnes qui ne sont pas prêtes à adopter cette nouvelle technologie.
Cette technologie affectera également les agriculteurs kenyans, car l’argument en faveur des cultures biotechnologiques repose sur leur rôle dans la réduction de la production agricole et les avantages potentiels pour les agriculteurs.
POURQUOI LE KENYA A-T-IL FINALEMENT ADOPTÉ CETTE TECHNOLOGIE ?
L’approbation de la technologie OGM s’est avérée utile pour lutter contre la sécheresse et la famine. Trois millions de Kenyans de 23 comtés ont été exposés à la sécheresse et à la famine. Selon un rapport récent de la Croix-Rouge kényane (KRCS), le nombre de comtés confrontés à des catastrophes dues à la sécheresse est passé à 27. Ces comtés sont Marsabit, Turkana, Laikipia, Samburu et Tana River. Environ 4,35 millions de personnes des comtés touchés sont en situation d’insécurité alimentaire. D’autres statistiques de la KRCS indiquent également que 3,5 millions d’enfants et de mères de ces comtés souffrent de malnutrition. Grâce aux cultures OGM, le gouvernement du Kenya espère lutter contre le changement climatique et favoriser la sécurité alimentaire.
Les cultures OGM sont également tolérantes à la sécheresse et aux maladies et parasites. Par conséquent, contrairement aux cultures naturelles, elles peuvent être cultivées sur n’importe quelle terre. Elles sont également résistantes et tolérantes à certains herbicides utilisés pour lutter contre les mauvaises herbes.
La population du Kenya et du monde entier ne cessant de croître, il y a une demande pour plus de nourriture, et c’est là que les aliments OGM sont utiles.
L’autorisation vise également à permettre l’importation de maïs OGM qui est facilement disponible sur le marché à un coût moindre, afin de faire baisser le prix de la farine, qui a récemment atteint 200 shillings (1,65 $) pour un paquet de deux kilos.
CONCLUSION
Le cabinet kenyan affirme avoir pris en compte plusieurs rapports d’experts et rapports techniques, notamment ceux de l’Autorité nationale de biosécurité du Kenya (NBA), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de la Foods and Drugs Administration (FDA) des États-Unis, de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Toutes ces organisations sont chargées de réglementer les cultures OGM et leur sécurité afin de s’assurer qu’elles ne présentent aucun risque pour la consommation humaine. L’Organisation kényane de l’agriculture et de l’élevage (KALRO) a commencé à cultiver des plantes OGM telles que le manioc et le maïs. Malgré les réactions mitigées des Kenyans face à cette technologie, nous espérons et souhaitons tous l’adopter.
Traduit Par: Salif DEMBELE