INTRODUCTION 

Internet est sans contexte la plus grande invention de ce siècle. À l’image du feu, de l’agriculture et de l’imprimerie, le monde du digital et l’usage croissant des nouvelles technologies de l’information (TIC) ont transformé le mode de vie de l’ensemble de la population terrestre. Grâce à cela, c’est un vaste champ de possibilité qui s’ouvre à tous. Mais cela n’est pas sans conséquence. Cette invention à des impacts environnementaux sur la planète déjà minée par le réchauffement climatique. L’Afrique en particulier paye un lourd tribut de cette pollution causée par cette technologie. Revenons plus en profondeur sur les impacts de la pollution numérique en Afrique. 

LA POLLUTION NUMÉRIQUE EN QUELQUES MOTS.  

Avant d’aller plus loin, il est important de définir le concept de pollution numérique pour en comprendre le sens. La pollution numérique correspond à l’impact environnemental qui se produit lors de l’utilisation et en fin de vie lors de la production des équipements utilisant le numérique. En clair, chacune de nos actions, de la moins importante à la plus importante à un impact lié à l’utilisation d’Internet et des TIC à des répercussions sur la planète. Aujourd’hui le numérique représente 3,8 % des émissions mondiales des gaz à effet de serre. Ce même gaz dont l’augmentation est le principal facteur du changement climatique et de ces effets dévastateurs pour le continent africain. L’Afrique bien qu’étant l’un des territoires les moins polluants du monde, est le territoire qui en souffre le plus. 

LE CIMETIÈRE DE TOUS LES APPAREILS ELECTRONIQUES ET ELECTRIQUES

Chaque année, plus de 50 millions de tonnes de DEEE s’accumulent à travers le monde, selon le Programme des Nations unies pour l’Environnement. En 2013, un autre rapport établissait que 75 % de tous les déchets électroniques dans le monde échappent aux filiales de recyclages. Ce type d’ordure se retrouve la majeure partie du temps illégalement en Afrique, déversé dans des décharges géantes à ciel ouvert comme celle Agbogbloshie au Ghana. 

Ces décharges présentent un danger car ces ordures contiennent des substances dangereuses comme le plomb et le mercure qui ont des effets néfastes non seulement pour les populations, mais aussi pour les sols. 

LE COÛT DE L’EXTRACTION DE NOS APPAREILS NUMÉRIQUES  

Saviez-vous que le continent noir joue un très grand rôle dans la fabrication des appareils servant à nous connecter à Internet (smartphone, ordinateur portable, objet connecté…) ?

Il faut plus de 50 métaux pour produire au moins un téléphone. Par exemple, 600 kg de matières premières sont mobilisés pour un ordinateur portable de 2 kg. Nos appareils sont composés de fer, de cuivre, de coltan, cobalt, étain… Ces métaux sont extraits dans des mines principalement en Afrique, dans des pays comme la RDC, CONGO. L’extraction de ces minerais à un coût énorme pour l’écosystème : destruction des terres cultivables au profit de l’exploitation minière, pollution de l’eau, de l’air et de la terre. Le lac Victoria connu comme le plus grand d’Afrique connaît une pollution des eaux qui affecte la vie aquatique en ce lieu tout cela à cause de l’exploitation de ces mines. Le pire, ce sont les conditions de travail déplorables que vivent les employés dans ces mines. Selon l’UNICEF, plus de 40 000 enfants y travaillent pour extraire ces minerais.

INTERNET POLLUE PLUS QUE VOUS NE L’IMAGINEZ !

Scroller sur les réseaux sociaux, envoyer et consulter ses mails, regardez votre série préférée sur une plateforme de streaming… Tout cela à un impact sur le réchauffement climatique. En effet, toutes nos actions sur le Web génèrent des données et du trafic numérique, ces données sont stockées dans d’énormes machines appelées data center. Ces data center enregistrent tout ce que nous faisons sur Internet et ce qu’il faut savoir c’est que ces machines consomment de grandes quantités d’énergie. Ces appareils fonctionnent 24h sur 24 et 7 j/7 vu qu’Internet ne dort jamais. Aussi ces engins carburent à l’énergie fossile : pétrole, charbon, nucléaire qui émettent de grosses quantités de gaz à effet de serre nocive pour la planète.

 En Afrique les effets du réchauffement climatique se font déjà sentir avec leur lot de sinistre. On estime déjà que la productivité agricole sur tout le continent sera en baisse dans les années à venir à cause de ce fléau. 

CONCLUSION 

Après tout ce qu’on vient d’énoncer, le constat est clair : le numérique pollue ! Le continent africain, bien qu’étant l’endroit qui pollue le moins et disposant du des plus faibles taux d’internautes demeure aujourd’hui l’un des plus touchés par les méandres du réchauffement climatique mondiale. Sécheresse, érosions, inondations, famine, baisse de la production agricole, pollution des eaux sont les conséquences de ce phénomène. De nos jours, le numérique a pris une telle dimension qu’il est impossible de s’en passer. Tout l’enjeu pour l’Afrique c’est de réussir une transition numérique respectueuse de l’environnement et bénéfique à son développement.