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A changing mindset. Photo credit - https://www.myrkothum.com/mindset/

Changement de mentalité vs Filets de sécurité sociale : construire des vies ou créer la dépendance ?

Introduction

Nous vivons une époque où les nations sont confrontées au défi d’équilibrer équité sociale et développement économique. Le Botswana fait également face à ce défi mondial d’autonomiser sa population sans qu’elle ne devienne dépendante. Les filets de sécurité sociale du Botswana ont été une bouée d’espoir pour les populations vulnérables, ce qui montre que le pays croit en l’inclusion et la dignité. Le monde évolue rapidement, et le Botswana ne peut rester en arrière ; il doit repenser son approche du bien-être social. Le pays a besoin d’une approche transformant ses filets de sécurité en catalyseurs d’autonomie, garantissant que le développement et l’autonomisation ne soient pas donnés mais cultivés.

 

Équilibrer autonomie et filets de sécurité : la voie vers un empowerment durable

Le Botswana se trouve à un carrefour politique crucial : doit-il continuer à offrir des filets de sécurité ou doit-il cultiver chez ses citoyens une mentalité et des capacités d’autonomie ? Plus de 20 % de la population botswanaise bénéficie d’un programme de protection sociale, comprenant Ipelegeng, une pension pour personnes âgées, un programme de prise en charge des orphelins, et un programme pour les personnes démunies, entre autres. Ces programmes favorisent la dignité, assurent la sécurité alimentaire et encouragent l’inclusion sociale, mais plusieurs critiques dénoncent leur manque de durabilité à long terme.

 

Le syndrome de dépendance : un effet secondaire non voulu

Le Botswana s’inquiète que, bien que ces programmes soient bien intentionnés, à long terme ils renforcent un syndrome de dépendance, où les bénéficiaires comptent entièrement sur l’aide gouvernementale, ce qui limite leur motivation à s’autonomiser. En 2021, l’Agenda de Réinitialisation Présidentielle a lancé la Campagne Nationale de Changement de Mentalité au Botswana. Ce fut une manière d’instiller les valeurs d’innovation, de travail acharné et d’autonomie. Cependant, changer la mentalité ne suffira pas à lui seul ; cela nécessite aussi le renforcement des capacités et des réformes structurelles.

 

Vers des filets de sécurité développementaux

Pour une avancée, les programmes de protection sociale du Botswana devraient aussi inclure des trajectoires développementales. Par exemple, le Programme Temporaire pour Personnes Démunies pourrait associer l’aide alimentaire à un engagement obligatoire dans des groupes d’épargne, le développement de compétences, ou des activités agricoles. Cette approche confirme que la pauvreté est liée à l’impuissance, au manque d’autonomie et à l’exclusion. Le Botswana, riche en culture et en valeurs fortes telles que les comités de développement villageois, les conseillers, et les dikgosi, peut s’appuyer sur ces structures pour surveiller les progrès, renforcer les normes sociales et offrir une guidance culturellement sensible, essentielle à un changement de mentalité durable.

 

De la charité à la capacité : un nouveau modèle de protection sociale

Le changement de mentalité et les filets de sécurité devraient fonctionner comme les deux faces d’une même pièce. Les filets de sécurité répondent à la dignité et à la survie, tandis que le changement de mentalité traite des conditions psychologiques nécessaires à la transformation. Pour dépasser la dépendance, le Botswana doit passer de la charité à la capacité, de l’aide d’urgence à la résilience, et du welfare (aide sociale) au workfare (emploi assisté). Cette transformation demande non seulement des rations alimentaires, mais aussi du sens, des compétences et des opportunités. Un modèle de protection sociale réussi doit construire à la fois des vies et des moyens de subsistance.

 

Conclusion

Les filets de sécurité du Botswana ont posé les bases ; la prochaine étape est d’insérer l’autonomisation dans chaque stratégie de filet de sécurité sociale. Le renforcement des capacités, la formation, le développement des compétences et les initiatives communautaires sont nécessaires pour révéler le potentiel inexploité de sa population. Le développement au Botswana ne sera pas mesuré par ce que le pays donne à son peuple, mais par ce que le pays permet à son peuple d’accomplir.

 

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James Warona Brown Sekhomba

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