Introduction 

L’écotourisme, en tant que forme de tourisme responsable, s’impose comme un modèle privilégié pour la découverte et la valorisation du patrimoine naturel et culturel tout en soutenant le développement durable des territoires. Au Cameroun, cette approche permet non seulement de préserver l’environnement et de protéger les écosystèmes, mais aussi de stimuler l’économie locale en attirant des visiteurs étrangers et des devises. Cependant, malgré ses avantages indéniables, l’écotourisme fait face à de multiples défis, tant environnementaux que sécuritaires, qui menacent son avenir et sa durabilité.

Avantages 

L’écotourisme est un outil puissant pour la conservation de la biodiversité, contribuant à la préservation des aires protégées et des écosystèmes fragiles. Il encourage également la protection du patrimoine culturel, en permettant la mise en valeur des éléments historiques, architecturaux, artisanaux, religieux, gastronomiques et littéraires d’un territoire. De plus, il favorise l’observation de la faune et de la flore, permettant ainsi une meilleure compréhension des paysages et des écosystèmes locaux. Un exemple concret est la région du Nord du Cameroun, avec ses sites touristiques tels que le parc national de Bouba Njida, qui abrite une faune unique, comme le buffle noir. Ces retombées économiques profitent directement aux communautés locales grâce à la création d’emplois dans l’artisanat, la restauration et les services guides, renforçant ainsi leur autonomie financière.

Menaces 

Cependant, malgré ses bénéfices, l’écotourisme au Cameroun se heurte à plusieurs obstacles majeurs. Autour des parcs nationaux, des réseaux criminels se sont formés, entraînant une forte augmentation du braconnage transfrontalier, notamment dans le parc national de Bouba Ndjida, le plus grand habitat faunique du pays. Ce phénomène s’étend également au parc national de Waza, où le braconnage local est en constante progression. En outre, l’insécurité générée par les exactions de la secte terroriste Boko Haram dans les zones frontalières, l’orpaillage clandestin, la transhumance des bovins, ainsi que les changements climatiques viennent aggraver la situation. L’absence d’infrastructures routières adaptées et la faiblesse des dispositifs de gestion et de surveillance ajoutent une couche supplémentaire de difficultés pour la promotion d’un écotourisme durable. La dégradation des corridors écologiques et la réduction des habitats naturels compromettent également la survie des espèces emblématiques, réduisant ainsi l’attractivité touristique à long terme.

Conclusion

Ainsi, bien que l’écotourisme soit une opportunité de développement durable pour le Cameroun, sa mise en œuvre effective reste fragile face à des défis complexes. La préservation des écosystèmes et la valorisation du patrimoine culturel sont des objectifs ambitieux, mais leur réalisation dépend de l’instauration de mesures sécuritaires, de la lutte contre le braconnage et de la mise en place d’infrastructures adaptées. Un véritable engagement des autorités et des acteurs locaux est nécessaire pour garantir la durabilité de l’écotourisme et faire de ce secteur un moteur de développement économique et environnemental pour le pays. La sensibilisation des populations et la formation aux pratiques écotouristiques pourraient également renforcer la résilience des communautés face à ces défis.