Nature-based solutions. Photo credit - iStock

Solutions fondées sur la nature : la voie de l’Afrique vers la résilience climatique

Introduction

L’Afrique est confrontée à un paradoxe climatique : bien qu’elle contribue à moins de 4 % des émissions mondiales, elle souffre de manière disproportionnée des sécheresses, des inondations et de la perte de biodiversité. Les solutions fondées sur la nature (SfN), c’est-à-dire la protection et la restauration stratégiques des écosystèmes, constituent un outil puissant pour relever ces défis tout en améliorant les moyens de subsistance. Des tourbières du bassin du Congo qui stockent le carbone aux mangroves du Kenya qui protègent des tempêtes, les systèmes naturels de l’Afrique sont des alliés essentiels dans la lutte contre le changement climatique. Alors que 65 % des terres africaines sont dégradées et que les chocs climatiques coûtent entre 7 et 15 milliards de dollars par an, les systèmes naturels ne sont pas facultatifs, mais essentiels à la survie.

 

Le pouvoir des écosystèmes africains

Les paysages diversifiés de l’Afrique jouent un double rôle dans l’action climatique. Les tourbières du bassin du Congo stockent à elles seules 30 milliards de tonnes de carbone, soit l’équivalent de trois années d’émissions mondiales, tandis que les mangroves restaurées du Kenya protègent les communautés côtières des tempêtes et soutiennent la pêche. Les savanes herbeuses, souvent négligées, sont deux fois plus efficaces pour prévenir la perte de carbone que les efforts de reboisement. Ces écosystèmes offrent également des avantages économiques : Les projets de solutions fondées sur la nature en Afrique subsaharienne ont attiré plus de 21 milliards de dollars depuis 2012, créant des milliers d’emplois. Au Mozambique, la restauration de la rivière Chiveve a permis de réduire les inondations pour 50 000 personnes tout en générant 1 200 emplois locaux.

 

Obstacles à la mise en œuvre des solutions fondées sur la nature

Malgré leur potentiel, les solutions fondées sur la nature sont confrontés à des défis majeurs. Des lacunes en matière de financement : seuls 3 % des fonds mondiaux consacrés au climat atteignent les solutions fondées sur la nature, ce qui laisse un manque à gagner de 4 000 milliards de dollars pour l’Afrique d’ici à 2030. Des lacunes en matière de politiques : 34 % seulement des nations africaines intègrent les NbS dans leurs plans climatiques, et la faiblesse de la gouvernance alimente les conflits fonciers. Des projets malavisés qualifiant souvent à tort les biomes herbeux de « forêts dégradées » ont conduit à des campagnes de plantation d’arbres inefficaces qui nuisent à la biodiversité. Le coût de l’inaction est élevé. D’ici à 2050, la disparition des zones humides pourrait exposer 40 millions d’habitants de Lagos à de graves inondations, tandis que les sécheresses dans la Corne de l’Afrique pourraient laisser 23 millions de personnes dans l’insécurité alimentaire. Le déclin de la biodiversité pourrait réduire de 12 % le PIB de l’Afrique d’ici à 2100.

 

Des solutions pour un avenir résilient

Des financements innovants tels que les modèles de financement mixte, comme le projet tanzanien du bassin du Msimbazi, d’une valeur de 260 millions de dollars, combinent des fonds publics et privés pour développer la NbS. Leadership communautaire : la restauration de la mangrove au Kenya, avec 243 000 plants plantés par les habitants, montre que la gestion au niveau local augmente les taux de réussite de 70 %. Systèmes fondés sur la nature en milieu urbain : Des villes comme Dar es Salaam associent la réhabilitation des zones humides à la construction de barrages, réduisant ainsi les risques d’inondation pour des millions de personnes. Action politique : le Rwanda et le Ghana sont les premiers à mettre en place des stratégies nationales de solutions fondées sur la nature, alignées sur les objectifs climatiques.

 

Conclusion

Les écosystèmes africains sont plus que des puits de carbone ; ce sont des moteurs de résilience, d’équité et de croissance économique. Les tourbières du bassin du Congo, les savanes sahéliennes et les mangroves côtières représentent une opportunité de 1,4 trillion de dollars pour atténuer le changement climatique tout en améliorant la vie des communautés. En investissant dans les solutions fondées sur la nature, en responsabilisant les communautés, en centrant les connaissances indigènes et en comblant les lacunes politiques, le continent peut transformer sa richesse naturelle en un bouclier contre le chaos climatique. Il est temps d’agir ; les solutions sont enracinées dans la nature elle-même.

 

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Trèsor Daniel Mefire

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