African wealth growing. Photo credit - iStock

La finance Africaine, et si on l’adapte à notre réalité

Introduction

L’Afrique, terre de paradoxes, fut le berceau de Mansa Moussa, considéré comme l’homme le plus riche de l’histoire. Pourtant, aujourd’hui, malgré ses immenses ressources naturelles, 40% des réserves mondiales d’or, 30% des minerais stratégiques et 24% des terres arables, le continent peine à convertir ce potentiel en prospérité partagée. Comment expliquer ce décalage entre les richesses du sol et les conditions de vie des populations ? La réponse se trouve dans notre conception de la richesse. Et si la solution résidait dans une réinvention de notre rapport aux ressources, aux indicateurs économiques et aux systèmes de valeur ?

 

Un héritage de richesse, un présent de contraste

En 1324, le pèlerinage de Mansa Moussa à La Mecque avec ses tonnes d’or et ses 60 000 suivants avait marqué les esprits. Cet épisode historique illustre une Afrique d’opulence. Aujourd’hui, malgré cette abondance de ressources, 47 % de sa population vit toujours dans la pauvreté selon l’IPM. Ce décalage s’explique en partie par une dépendance aux matières premières dont les prix fluctuent, mais aussi par des indicateurs de richesse inadaptés. Quand l’IPM assimile la cuisson au feu de bois ou l’usage d’eau de source à de la pauvreté, ne passe-t-il pas à côté de spécificités culturelles et environnementales qui pourraient devenir des atouts ?

 

Repenser nos indicateurs richesse

La vraie richesse ne se mesure pas en dollars. Intégrer des critères comme le bien-être communautaire ou l’innovation locale permettrait de mieux refléter les réalités africaines. Prenons l’exemple du feu de bois, perçu comme archaïque, il pourrait devenir une solution écologique grâce à des foyers améliorés ou du charbon biodégradable, moins polluant que le gaz importé. De même, les sources d’eau naturelles, aménagées, pourraient fournir une eau potable à moindre coût. Ces solutions ingénieuses montrent que les « handicaps » peuvent se transformer en leviers de développement si on les aborde sous un angle innovant.

 

Une finance adaptée aux réalités locales

Pour concrétiser ce potentiel, trois axes sont essentiels :

L’éducation financière

Trop d’Africains manquent de connaissances de base pour gérer leurs ressources. Des campagnes de sensibilisation dans les langues locales pourraient changer la donne.

 

La microfinance

Des programmes ciblés permettraient de financer des initiatives comme les foyers améliorés ou les systèmes de filtration d’eau, tout en créant des emplois locaux.

 

La valorisation des ressources

Plutôt que d’exporter des matières premières brutes, l’Afrique doit développer sa capacité de transformation locale pour capter plus de valeur ajoutée.

 

Conclusion

L’Afrique n’a pas besoin de modèles importés, mais d’une approche qui valorise ses spécificités. En transformant ses contraintes en opportunités, en misant sur l’innovation locale et en améliorant la gouvernance, le continent peut bâtir une prospérité plus inclusive et durable. La leçon de Mansa Moussa reste d’actualité : la vraie richesse ne se mesure pas à la quantité d’or accumulé, mais à la capacité d’un peuple à créer de la valeur à partir de ce qu’il a. C’est cette voie que l’Afrique doit emprunter pour écrire son nouveau chapitre économique.

 

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Kely Motue

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