Introduction 

Quel avenir pour une société où des milliers d’enfants grandissent sans accès à l’éducation ? L’Extrême-Nord est envahie par les enfants très vulnérables, privés de l’éducation pourtant essentielle pour améliorer leurs conditions. Ils y font face à ce désavantage majeur. Cet article propose une réflexion sur les causes profondes du déficit éducatif des ETV (Enfants très vulnérables (ETV) regroupe, dans le cadre de cet article, les enfants orphelins et ceux qui sont issus des familles pauvres et qui vivent, aussi bien, dans les milieux urbains que ruraux) et explore les pistes pour leur réintégration.

Les défis éducatifs de ces enfants dans l’extrême-nord du Cameroun 

Les déterminants internes et externes de l’accès à l’éducation des enfants très vulnérables. Ils vivent dans des ménages qui dépensent moins de 637F/jour. La pauvreté, la perte précoce des parents doublées du manque de services de base compromettent leur accès à l’éducation. Par ailleurs, l’absence ou la distance des écoles, les conditions écologiques défavorables et les institutions scolaires intolérantes enclines à l’inclusion des privilégiés au détriment des ETV exacerbent ce déficit. Malgré la gratuité de l’école (Décret n° 2001/041 du 19 février 2001), ces enfants sont incapables de couvrir les frais divers (APE, alimentation, transport, fournitures scolaires), ce qui les exclut du système éducatif.

Les ETV (Enfants Très vulnérables) : entre rue et survie, une alternative à l’éducation formelle

Face à des conditions de vie précaires, les enfants sont attirés par les villes et des petits métiers pour subvenir à leurs besoins. Ils y sont exposés, cependant, à des trafics divers et aux IST/MST. La survie devenue stratégie d’autosubsistance éternise leur vulnérabilité. Conséquemment, la sécurité sociale se trouve détériorée : résultat du système social marqué par l’indifférence et la discrimination.

Les besoins éducatifs des dans l’extrême-nord du Cameroun 

L’éducation est un levier essentiel de transformation des mentalités et du développement socio-économique. Ces enfants en ont besoin. Il est crucial de lever les obstacles économiques en leur offrant des bourses, aides financières, dispositifs de parrainage et programmes de soutien psychologique. Par ailleurs, ils ont besoin des mentors, de tuteurs, de soutien scolaire et de formations professionnelles. La solidarité collective est indispensable pour un avenir meilleur.

La réintégration des enfants très vulnérables dans le système éducatif : solutions 

La réintégration de ces enfants à l’école nécessite des actions multisectorielles. Primo, la communauté doit revitaliser les valeurs de solidarité et de compassion pour éviter leur exclusion. Secundo, les ONG doivent les accompagner financièrement et matériellement, construire des écoles dans les zones rurales et offrir des accompagnements psychosociaux. Tertio, les écoles doivent devenir leurs espaces d’épanouissement (programmes des bourses, tutorat et mentorat). Les entreprises doivent investir dans leur éducation et leur insertion professionnelle. Enfin, le gouvernement doit allouer des financements suffisants pour les encadrer, lutter contre leurs trafics et soutenir leurs familles d’accueil.

Conclusion 

Les enfants très vulnérables de l’Extrême-Nord, privés d’éducation, sont exposés à l’exploitation et à la précarité. Ils sont marginalisés et représentent une menace pour la sécurité sociale. Il est impératif de leur offrir une seconde chance en combinant les efforts des acteurs gouvernementaux, humanitaires, communautaires et éducatifs. Les éduquer c’est garantir un avenir durable et solidaire.

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