Introduction
Considéré comme une musique d’animation dans les veillées mortuaires, le Mbolè a gagné une immense popularité, ces dernières années. Il s’impose désormais dans l’univers musical camerounais et africain. Il est l’expression de la passion, de la fierté culturelle et de l’histoire de ces jeunes interprètes.
De la mort à la vie
Quelques années après son évolution, le mbolè ne cesse de connaitre un succès fulgurant. Cette musique traditionnelle camerounaise, indissociable de sa danse, n’enchante plus uniquement les veillées funèbres, mais s’est répandue dans les mariages, les baptêmes et autres cérémonies. Au départ, c’était un groupe d’animateurs improvisant des textes, et de « répondants » qui battent la mesure à l’aide de leurs mains ou d’ustensiles en tout genre, casseroles, cuillères ou bouteilles. Deux, puis trois claquements rapides en guise de base rythmique, les répondants impriment le tempo et reprennent les chants.
Racines du quartier
Respectant toujours son originalité, mais sans cesse d’emprunt d’un désir d’innover. Le mbolè est devenu progressivement plus sophistiqué, grâce à l’introduction d’instruments tels que les maracas, les castagnettes et le grand tambour ouest-africain, le djembé. Pourtant, celui qui charme et fait tourner jusqu’au bout de la nuit tire son origine dans le ghetto dans la ville de Yaoundé. C’est dans les ruelles du quartier Nkolndongo (quartier de la ville de Yaoundé) que le mbolè trouve ses racines. En 2016, l’artiste Petit Malo enregistre son premier tube « Dans mon kwatta’’ qui signifie Dans mon quartier et dénonce les conditions de vie précaire de cette zone, où règnent l’insécurité, la pauvreté et les frustrations d’une jeunesse qui refuse d’être ignorée.
La tradition qui fait bouger les frontières
L’explosion du Mbolè, c’est aussi grâce aux réseaux sociaux. Avec des titres phares comme “Tchapeu Tchapeu”, ‘‘La fille là ’’, qui deviennent viraux. Le style s’est infiltré dans les playlists et des vidéos TikTok, où les jeunes dansent avec passion sur ces rythmes frénétiques, créant un buzz qui dépasse les frontières. Également, l’association “Tous en action ! ” a organisé la première édition du Festi Mbolé en novembre 2024. Ledit festival vise à offrir une visibilité nationale aux acteurs du mouvement. En réunissant chanteurs, percussionnistes et créateurs de mode, le festival a proposé des performances, des échanges sur les défis de la digitalisation et de la diffusion des contenus musicaux en Afrique.
Une jeunesse déterminée pour un avenir meilleur
Derrière ce succès médiatique, le mbolè reste une forme d’expression polyvalente pour les jeunes des quartiers défavorisés. Les paroles, en harmonie avec leur expérience de vie, confèrent une beauté et une originalité qui séduisent les cœurs des mélomanes, suscitant de nouveaux adeptes parmi les jeunes et une totale acceptation dans diverses couches de la société.
Conclusion
Aujourd’hui, le mbolè représente bien plus qu’une simple tendance musicale, il s’inscrit comme un symbole de l’identité culturelle camerounaise et reflète l’esprit de communauté.