Introduction
Mars, 3e mois de l’année et mois dédié à la cause de la femme par le biais de son 8e jour. C’est aussi, et ce depuis seulement quelques années, un mois consacré à la sensibilisation et à l’information autour d’une redoutable maladie évoluant dans l’ombre et touchant l’aspect intime de millions de femmes : il s’agit de l’endométriose. Quelle est donc cette maladie ?
Une mystérieuse inconnue
L’endométriose est une maladie dans laquelle les cellules de l’utérus se développent en dehors de celui-ci (ovaires, colon, vessie, poumon, peau…). Dans le monde, une femme sur dix en âge de procréer en souffre. Il n’existe cependant pas de statistiques exactes pour ce qui est de l’Afrique. Cette affection est non seulement méconnue par le grand public mais également par les agents du domaine médical ; ce qui entraîne comme conséquence de longues errances liées au diagnostic (environ 5 à 10 ans entre le début des symptômes et l’identification de la maladie). Comme bien d’autres aspects de l’endométriose, ses causes restent par ailleurs inexpliquées.
Un tourment au quotidien
L’endométriose est une maladie qui impacte considérablement la qualité de vie. Sur le plan physique, la douleur est le plus courant des symptômes. Celle-ci est caractérisée par son intensité et sa résistance aux antidouleurs. Elle survient principalement pendant la période menstruelle ou lors des rapports sexuels, mais peut être permanente. En plus de la douleur, les femmes atteintes sont souvent sujettes à des troubles de la fertilité. Au niveau mental, les conséquences de l’endométriose peuvent aller de l’angoisse à une dépression nécessitant une prise en charge psychiatrique. Au niveau social, les femmes endurent parfois une plus grande pression dans le contexte africain à cause des difficultés à enfanter. Les problèmes conjugaux et familiaux ne sont pas rares, et un repli sur soi est fréquent. Sur le plan économique, la douleur est source de baisse de rendement professionnel. De plus, le diagnostic et la prise en charge nécessitent des techniques assez coûteuses, disponibles pour la plupart que dans de grands centres médicaux et, posant ainsi un problème d’accessibilité pour la majorité des populations africaines.
Une compagne pour la vie
L’endométriose est une maladie dont on ne guérit pas encore, mais qui se soigne. Une amélioration de la qualité de vie est donc possible à travers un suivi regroupant parfois plusieurs moyens et spécialités médicales (médicaments, chirurgie, assistance médicale à la procréation, psychothérapie, médecines alternatives). Le traitement proposé permet néanmoins de vivre avec la maladie sans en éprouver toutes les souffrances. Le tableau de l’endométriose n’est pas entièrement sombre. Ces dernières années ont été marquées par de grandes progressions tant au niveau du diagnostic que de la prise en charge grâce à une mobilisation des personnes atteintes.
Conclusion
L’endométriose est une maladie qui reste peu connue malgré la mobilisation ainsi que les avancées de la recherche ces dernières années. Sa plus grande force est d’avoir été longtemps laissée dans l’ombre et mise aux oubliettes. L’information et la sensibilisation constituent donc les meilleures armes pour lutter contre ce bourreau silencieux.