Introduction : Un constat amer
Il est affligeant de constater que l’on se détourne volontiers de la dépression au sein de nos sociétés traditionnelles. Pourtant, autour de nous, elle fait des dégâts monstrueux. Ce trouble mental se caractérise par une tristesse persistante, ou par une perte durable de la capacité à éprouver de l’intérêt ou du plaisir pour les activités qui en procuraient auparavant. Penchons-nous sur ce mal considéré à tort comme une tare et sur ce qui en fait une véritable maladie.
Un mal incapacitant
Ça dérange de reconnaître que la dépression est réelle et que ce mal doit être traité au même titre que le paludisme. En y regardant de plus près, il est potentiellement plus nuisible du fait que beaucoup de fois, ses symptômes ne sautent pas aux yeux. Il y a un pont qui relie une maladie dont les symptômes sont visibles à l’œil nu et un mal qu’on ne peut voir, mais qui empêche de vaquer à ses occupations : ils sont tous les deux incapacitants. En plus de cela, la dépression peut conduire au suicide. Beaucoup de vies auraient pu être épargnées si ce mal avait été jaugé à sa juste mesure.
La dépression : une tare
Dans la société togolaise, nombre de ceux avec qui vous abordez le sujet de la dépression, vous diront qu’il s’agit d’un mal qui ne touche pas les personnes noires. Ou encore que la dépression touche les faibles d’esprit. En somme, la dépression n’est pas assimilée à une souffrance légitime. Pour beaucoup, la dépression est une tare qu’on dévisage avec mépris. Après tout, chaque individu traîne son lot de désagréments. Pour quelles raisons certaines personnes sont-elles avachies, se disant déprimées ? Se disant. Formulé autrement, elles prétendent être souffrantes.
Souffrance physique versus dépression
Supposons qu’une amie vienne vers vous, grelottant de fièvre et le regard vitreux. Vous emmitoufler et vous lui donnez des médicaments pour la soulager. Cependant, si la malade se tourne vers ce même ami pour lui dire qu’elle ne se porte bien, dans un premier temps, ledit ami s’inquiètera. Et puis, il apprendra qu’en fait, la malade est plongée dans une dépression abyssale. Elle a le moral dans les chaussettes. Son unique ambition réside dans l’espoir de voir tout s’arrêter. Il y a de grandes chances qu’il pense qu’elle enjolive sa situation en dépit des propos potentiellement alarmants.
La dépression en chiffres
Selon les estimations de l’OMS, 3,8 % de la population souffre de dépression, soit environ 280 millions de personnes à l’échelle mondiale. Ces indicateurs montrent à quel point ce trouble gangrène la société. Notons que plus de 75 % des personnes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire ne reçoivent aucun traitement.
Pense-bête : tous n’ont pas la force de s’en sortir sans aide extérieure
Gardons ceci à l’esprit : certains s’en sortent très bien tout seul. Mais d’autres ont besoin d’une main tendue. Ce qui est susceptible de nous détruire mentalement est bien trop souvent, totalement irrationnel pour les autres. Notre esprit peut être aussi fragile que les constructions des arachnides, ou aussi fort. Tout est une question de perspectives.
Conclusion : ouvrons les yeux
La dépression existe bel et bien. Le fait de l’ignorer ne la fait pas disparaître pour autant, au contraire ! Le silence qui entoure ce mal est parfois complice. Il est urgent d’ouvrir les yeux et de mettre en place des programmes de prévention et des soins appropriés accessibles au plus grand nombre.
Médias sociux: https://www.facebook.com/ariane.delgado.7927
