Introduction
Le mouvement #FeesMustFall de 2015-2016 a été un moment charnière dans l’histoire de l’Afrique du Sud. Les étudiants de tout le pays se sont unis pour exiger une éducation gratuite et décolonisée, mettant en lumière les luttes financières auxquelles beaucoup sont confrontés pour accéder à l’enseignement supérieur. Près d’une décennie plus tard, les échos du mouvement persistent, car d’innombrables étudiants continuent de faire face aux mêmes défis – financement limité, dette écrasante, et le rêve inaccessible de l’enseignement supérieur.
La crise du financement de l’enseignement supérieur
Pour de nombreux étudiants, le voyage vers l’enseignement supérieur s’arrête avant même d’avoir commencé, freiné par des obstacles financiers. Malgré les avancées obtenues lors des manifestations #FeesMustFall, telles que l’augmentation du financement du National Student Financial Aid Scheme (NSFAS), le système reste surchargé. La demande d’aide financière dépasse largement ce qui est disponible, laissant d’innombrables étudiants méritants sans soutien. Cette lacune affecte de manière disproportionnée les étudiants issus de ménages à faibles revenus, perpétuant ainsi les cycles de pauvreté et d’inégalité. Ceux qui parviennent à se faire admettre sont souvent confrontés à l’exclusion financière lorsqu’ils ne peuvent pas payer les frais d’inscription ou régler leurs dettes. Il en résulte un nombre croissant d’étudiants contraints d’abandonner leurs études, malgré leur potentiel académique.
Le poids de la dette étudiante
Pour les étudiants qui parviennent à entrer à l’université, le poids de la dette étudiante peut être écrasant. Nombre d’entre eux doivent aux universités des sommes considérables au moment où ils obtiennent leur diplôme – si tant est qu’ils parviennent à l’obtenir. Ces dettes les empêchent non seulement de poursuivre leurs études, mais limitent également leurs possibilités d’emploi après l’obtention de leur diplôme, car ils doivent lutter pour trouver un emploi alors qu’ils sont accablés d’obligations financières. Le problème est aggravé par les taux de chômage élevés, en particulier chez les jeunes. Pour de nombreux diplômés, trouver un emploi qui leur permette de rembourser leurs dettes et de subvenir aux besoins de leur famille semble être une tâche impossible. Cela crée un cycle brutal de lutte économique, où l’éducation, censée être la clé de la mobilité ascendante, devient une épée à double tranchant.
Une lutte qui reste d’actualité
Les défis auxquels sont confrontés les étudiants d’aujourd’hui mettent en évidence le caractère inachevé du mouvement #FeesMustFall. Si les manifestations ont attiré l’attention sur la crise, la nécessité d’augmenter le financement de l’enseignement supérieur n’est toujours pas résolue. La promesse d’une éducation gratuite pour tous ne s’est pas encore concrétisée, laissant une génération de jeunes Sud-Africains déçus. La pandémie a encore compliqué ces luttes. De nombreuses familles ont perdu leur emploi, ce qui réduit leur capacité à financer l’éducation de leurs enfants. Les universités sont elles aussi soumises à des contraintes financières, ce qui a entraîné une augmentation des droits d’inscription et des mesures plus strictes à l’encontre des étudiants qui n’ont pas réglé leurs dettes.
Conclusion: La voie à suivre
La situation actuelle exige une action urgente de la part de tous les responsables, qu’il s’agisse du gouvernement, des universités ou du secteur privé. Le gouvernement doit donner la priorité à des modèles de financement durables pour l’enseignement supérieur, en veillant à ce que l’aide financière soit accessible à tous ceux qui en ont besoin. Les universités devraient explorer des moyens novateurs de soutenir les étudiants, tels que les prêts en fonction du revenu ou les partenariats avec le secteur privé pour subventionner les coûts. Pour les étudiants, les initiatives communautaires et le plaidoyer restent essentiels. La voix collective qui a alimenté le mouvement #FeesMustFall peut encore conduire à des changements significatifs, ce qui nécessite une unité et une action stratégique.
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