Introduction
Goma est une ville comme tant d’autres : réunissant des gens de divers horizons avec un grand mélange des cultures, tendances et traditions. Plusieurs nationalités, religions, tribus et ethnies s’y mêlent parfaitement. Mais est-ce là l’origine de sa façon de s’habiller ? Oui serait la réponse la plus évidente, étant donné qu’il y a tout ce mélange, il serait tout logique que les gens s’y habillent de manière à refléter cette diversité culturelle. Pourtant, bien que la diversité culturelle y soit pour quelque chose, le dénominateur commun qui revient à tout bout de champ, c’est l’importation, qui constitue un véritable frein au développement de l’économie locale, et cela, dans tous les autres secteurs.
Goma, Une ville sans style, sans identité vestimentaire
A Goma, on trouve facilement des gens (qui sont nés et grandit à Goma) habillés en Arabe, sans qu’ils ne soient forcément des musulmans ou même des partisans de l’Islam ; peut-être sans avoir jamais mis les pieds en Arabie. Il y en a qui s’habillent également en style indien, chinois, japonais ou même depuis récemment, en Nigérian (style ouest-africain). Mais le style le plus courant, la plupart diraient même le style à la mode, c’est le style occidental (et parfois américain) avec des pièces comme les smokings, les robes soirées, les robes cocktails, les blazers, les inconditionnels pantalons en jean denim, les manteaux, les cardigans, les T-shirt et d’autres pièces issues de la friperie et des grandes marques internationales.
Le wax, le style féminin en vogue
La friperie et les grandes marques occupent une place honorable dans le style vestimentaire de Goma. Mais à côté de cela, on retrouve également les pièces en Wax, faites principalement sur mesure, et qui constituent les principales pièces des garde-robes féminines, surtout pour les femmes au foyer. Et depuis quelques années, les pièces en Wax ont été également adoptées par les jeunes, se mêlant parfaitement avec d’autres tissus (du satin, de la mousseline, jersey, ou jean denim). Les wax convoités par les jeunes sont ceux avec des motifs géométriques et des couleurs vives, qui s’utilisent même dans l’ameublement (coussins, rideaux, etc.) Encore là, c’est un produit d’importation que les gens s’approprient en en faisant leur style sans pour autant se rendre compte de ce que cela leur coûte en réalité, parce que les pagnes en Wax est une invention néerlandaise (hollandaise) qui est arrivée en Afrique à travers les colons originaires de là, et aujourd’hui encore, la majeure partie de ces pagnes est produite aux Pays-Bas. Pourtant partout dans le monde, on associe le Wax, à un style africain : ce qui est pure ironie, économiquement parlant.
Une alternative pour le style vestimentaire de Goma
Tous les professionnels de l’habillement vous le diront : un vêtement n’est pas qu’un simple bout de tissu pour cacher son anatomie, c’est une question d’image, de personnalité et de culture. Une chose que les gens à Goma et dans plusieurs autres villes d’Afrique, semblent oublier, avec l’air de la civilisation universelle. Une ville qui est censée être la capitale touristique de la RDC ne devrait pas baser son style vestimentaire sur les produits d’importation dont les friperies, les habits de marques, les habits en wax, parce que cela nuit à son image et à son économie. L’industrie textile de Goma a un fort potentiel si tous les acteurs impliqués, se mettaient à développer des styles originaux, partant de la production locale des fibres, des tissus jusqu’aux grands évènements de mode, en passant par la création des coupes originales par les jeunes créateurs qui sont de plus en plus nombreux dans la ville : ce n’est qu’une question de prise de conscience.
Conclusion : un grand levier économie mal exploité
Les gens à Goma sont généralement bien habillés grâce des articles des friperies, des grandes marques et parfois du sur-mesure fait en wax : tous des produits d’importation qui font que la ville n’a aucune identité culturelle, aucune image, et cela constitue un manque à gagner, économiquement parlant. Dans plusieurs pays du nord, l’industrie textile occupe une grande partie de l’économie, et leurs produits finissent chez nous, et nous en faisons nous-même la promotion sans nous en rendre compte, alors que nous n’en sommes que des simples consommateurs. Le fait de consommer des produits textiles importés nous fait perdre énormément d’argent, et cela n’est pas près de changer si les principaux acteurs continuent à s’approvisionner à l’étranger. C’est d’ailleurs une réalité pour tous les autres secteurs économiques. Que manque-t-il aux acteurs de l’industrie textile de Goma pour créer un style qui se positionne comme le style de Goma et qui s’impose aussi à l’étranger ? Quelqu’un s’est-il déjà posé la question ? Ou alors c’est parce que ce n’est pas compliqué l’importation ?