Introduction
Le terme spirituel dérive du latin ‘’spiritus’’ qui désigne ‘’essence de la vie’’ ou ‘’souffle vital’’. Convenablement, on qualifie de ‘’spirituels’’ les aspects de la vie humaine liés aux expériences qui transcendent les phénomènes sensoriels. Ainsi, le spirituel se distingue du religieux qui dérive du latin ‘’religare’’ désignant attache ce qui attache ou relie l’humain à la divinité.
La religion et la spiritualité diffèrent d’une communauté à une autre et souvent même d’un individu à un autre ; cela justifie la distanciation de ces entités du progrès de la médecine moderne ; celle qui se veut être valable pour toutes les communautés et pour toutes les croyances.
La médecine, science exacte, science du « mesurable » :
L’art de la guérison des maladies psychiatriques a depuis l’antiquité été globalement imbriqué à la connaissance de l’âme, ou bien de l’aspect spirituel de l’être humain. N’est-ce pas cela que reflète le point de vue platonien dans Le Charmide soutenant qu’on ne peut entreprendre de guérir les yeux sans traiter la tête, ni la tête sans traiter le corps tout entier, on ne peut non plus guérir le corps sans soigner l’âme. Cela dit, l’âme est la source de tout bien et de tout mal pour le corps et pour l’homme dans son entièreté. Tout vient de cette entité insaisissable et non mesurable. Loin de l’époque et des mots du plus notable des disciples du père de la philosophie, Socrate ; la médecine connaîtra des avancées importantes spécifiquement à la fin du moyen-âge et au cours du siècle des lumières. Ainsi, quand vint le début du vingtième siècle, le vaccin a été découvert et était utilisé pour prévenir des maladies comme la tuberculose surnommée la peste blanche qui avait fait tant de ravages et était source de multitudes de spéculations dont l’une d’elles était la supposition que sa guérison passerait par l’acte d’embrasser la main du roi. Outre la tuberculose, plusieurs autres maladies furent éradiquées tout comme les préjugés qui leur étaient rattachés. Plus que jamais le développement de la médecine passait, comme pour toute autre science exacte par l’observation, l’expérimentation et les analyses. Cela correspond à considérer l’homme comme une ‘’machine’’ qu’il faudrait éloigner de tout préjugé et de toute entité non mesurable comme l’âme pour mener des études précises.
L’acceptation de la maladie, première étape de la guérison :
Le développement de la médecine a permis la compréhension ainsi que le développement de stratégies thérapeutiques vis-à-vis d’une multitude de maladies. Certaines qui étaient des véritables fléaux considérés comme ‘’châtiments divins sur terre’’ furent éradiquées. Cela rend la responsabilité de l’homme face à la maladie plus grande. Ainsi la non-acceptation ou le déni de la maladie est devenu courant surtout dans le domaine de la psychiatrie au point de mettre à jour les limites de la considération de l’homme comme une « machine ». Ce déni est d’une part source d’une grande souffrance ; et d’autre part un véritable frein à une prise en charge optimale car il est cause de retard diagnostique et de non-coopération dans le suivi thérapeutique. Constatant cela, plusieurs experts du domaine optent de plus en plus pour une thérapie à dimension spirituelle. Cette approche aide les patients à percevoir la maladie à travers le spectre de la religion dans lequel la maladie est souvent considérée non pas comme une faiblesse mais plutôt comme une source d’expiation. Le résultat de cette approche est de faciliter l’acceptation de la maladie ainsi que les autres démarches thérapeutiques conduisant à la guérison.
Conclusion
Au cours de son évolution, les sciences médicales se sont considérablement éloignées des préjugés et de toute autre entité invisible et intangible comme l’âme. Malgré les résultats particulièrement probants de cette approche, il est remarqué de plus en plus le recours à l’âme dans les pathologies graves ou psychiatriques pour développer la ‘’résilience’’ face à la maladie. Permettre la ‘’résilience’’ pour faciliter la démarche thérapeutique et non se transformer en ‘’gourous’’ modernes ; tel est le but du recours au ‘’spirituel’’ dans la prise en charge de certaines maladies graves ou psychiatriques.