Maputo Women

Impact du protocole de Maputo sur le droit des femmes

En mars 1995, une réunion tenue à Lomé, organisée par Women in Law and Development in Africa (WILDAF), a souligné la nécessité d’établir un protocole sur les droits des femmes au sein de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. L’Organisation de l’unité africaine (OUA) a mandaté la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples pour élaborer ce protocole. Après plusieurs sessions et révisions entre 1997 et 2000, le processus a stagné. En 2003, une conférence a relancé le lobbying auprès de l’Union africaine (UA), aboutissant à l’adoption officielle du protocole le 11 juillet 2003, lors du deuxième sommet de l’UA. Il est entré en vigueur le 25 novembre 2005. 

 

Les droits garantis 

On distingue entre autres droits garantis par le protocole, l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, le droit à la dignité, le droit à la vie, à l’intégrité et à la sécurité, l’accès à la justice, la participation au processus politique et la prise de décision, le droit au mariage et au divorce, le droit à la paix, la protection des femmes dans les conflits armés, le droit à l’éducation, le droit économique et protection sociale, le droit à l’avortement médicalisée sous certaines conditions, le droit à la santé, le droit à la santé sexuelle et reproductive, le droit à la sécurité alimentaire. Le protocole reconnaît également des régimes spéciaux de protection en faveur des femmes âgées, des femmes handicapées et des femmes en situation de détresse.  

 

Les fruits du protocole

Le Protocole sur les droits des femmes en Afrique a eu un impact positif en renforçant les lois nationales contre la discrimination et la violence, tout   en améliorant l’accès aux services de santé reproductive et en favorisant l’éducation des filles. Il a également contribué à augmenter la représentation des femmes en politique, sensibilisé le public aux droits des femmes, mis en place des mécanismes pour signaler les violations et encouragé la coopération entre États et ONG. 

 

Les défis de la mise en œuvre du protocole de Maputo

Concernant les défis, nous pouvons citer ceux liés à la ratification du protocole ainsi qu’à sa mise en œuvre.  Sur les 55 pays de l’UA 49 ont signé le protocole, qui a été  ratifié par 44 d’entre eux. Toutefois, certains États, tels que l’Éthiopie, le Cameroun, le Kenya, l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Ouganda et la Mauritanie, ont formulé des réserves sur certains articles. 

En ce qui concerne la mise en œuvre du protocole, des difficultés persistent ; certains pays progressent plus rapidement que d’autres en raison de ressources limitées, de priorités conflictuelles ou d’un manque de volonté politique. Le manque de financement et de ressources, ainsi que la faiblesse des capacités institutionnelles dans certains pays, compliquent également l’application des normes établies par le Protocole. 

 

Conclusion

En dépit des défis persistants dans sa mise en œuvre, le Protocole de Maputo a significativement contribué à l’avancement des droits des femmes en Afrique par le renforcement des lois nationales et l’amélioration de l’accès aux services essentiels.

Paulin BOUDA

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