Introduction

L’épopée de la princesse Yennenga, qui constitue la trame de notre récit, surgit sous les soleils du moyen âge en Afrique, et relate ce que l’humanité peut offrir d’exquis, de gracieux et de pugnace. C’est aussi le témoignage de la marque indélébile de la femme dans nos conquêtes, de la femme dans l’histoire de nos sociétés, de la femme face au destin de l’Afrique. Pendant le moyen âge, l’occident de l’Afrique a été le théâtre d’une aventure prodigieuse d’une jeune fille destinée à bâtir, noblesse, liberté et grandeur.   

Premier pas d’une grande destinée

Cette histoire dont chaque mot qui la constitue est lourd de sens, à voyager de génération en génération, à travers la sagesse orale des griots pour parvenir jusqu’à nous. Yennenga est né dans la cité de Gambaga dans le Ghana actuel, son père Nedega qui l’aimait beaucoup, régnait avec droiture et justice sur un grand royaume. La princesse en grandissant fut prise de passion pour les chevaux et du besoin de chevaucher aux côtés des hommes, porter des armes de guerre et participer à la gloire de son royaume sur les champs de bataille. Son père donna son consentement à sa volonté, et depuis le palais de son père où elle était cheffe de la cavalerie royale ; elle a fait les preuves de sa bravoure et de son courage lors des expéditions guerrières où elle fut engagée.

Amour, destin et providence

Perspicace Cavalière, Yennenga s’est imposée dans l’armée de son père comme combattante indispensable et respectée par ses pairs. Malgré les dures réalités du métier des armes, elle est devenue une belle et désirable jeune femme. D’ailleurs, elle reçut plusieurs demandes en mariage, que son père rejeta. C’est alors qu’elle fuit ses terres natales sur son étalon blanc, face à l’intransigeance paternelle. Le souffle fatidique du destin et surtout son idéal de justice et de liberté l’ont entrainé dans des contrées inconnues, vers son futur époux Rialé qu’elle rencontre dans une forêt, lui aussi en quête d’échappatoire devant la fatalité d’une existence toute tracée. Leur amour va donner naissance à un grand chef qui va fonder le premier royaume mossi, l’un des fondements du Burkina Faso. 

Conclusion

L’histoire de la princesse Yennega, c’est finalement surtout l’histoire d’une quête de liberté ; se libérer de ses peurs, dépasser ses faiblesses, avec la conviction que la ténacité et le courage nous ouvrent un univers de possibilités ; d’une conquête, fuir les zones de confort établit, aller de l’avant, plus loin et explorez de nouveaux espaces d’émergence et d’émancipation ; de la grandeur fruit d’un amour improbable et naturel. C’est aussi le moyen Age dans l’occident de l’Afrique, depuis l’apogée de l’empire du Ghana au XIe siècle, en passant par la charte de kouroukan fougan des rois du Mandingue et le voyage au début du XIVe siècle à la Mecque de Mansa Moussa, marchant fièrement et droit en brandissant les belles couleurs d’une Afrique érudite et prospère.