Introduction
Lorsqu’on considère l’inadaptation ou échec scolaire quel que soit le pays, les mœurs reconnues en matière d’administration scolaire font généralement identifier quatre indicateurs que l’on peut appeler facteurs de l’échec scolaire, il s’agit du facteur démographique, du facteur politique, du facteur économique et du facteur socio-psychologique. Mais lorsqu’on descend dans les pays où le système n’est pas encore totalement stabilisé, ces facteurs apparaissent et se désignent de façon plus claire : on parle de facteurs d’ordre social, de facteurs économiques, psychologiques et des facteurs d’ordre sociologiques.
Dans les milieux de recherche, c’est pratiquement un lieu commun que d’affirmer aujourd’hui que la scolarisation devient un gros problème. Les causes identifiées sont immenses dont entre autre :
- Les causes ou facteurs d’ordre social
Parmi ces facteurs, on a la situation d’apprentissage qui lie l’enseignant et l’élève et que les contenus du savoir ne prennent pas du tout les besoins essentiels de l’enfant, ce qui peut le conduire à un désintéressement progressif des activités scolaires. Il y’a aussi la famille, les méthodes destinées à transmettre l’information. C’est pourquoi les responsables du système éducatif doivent regarder aujourd’hui avec circonspection la notion de pédagogie scolaire : est-ce la pédagogie que réclament les élèves tels qu’ils se présentent ? Est-ce que la pédagogie inventée par les adultes pour les élèves, d’après l’image qu’ils en ont ?le problème de l’inadaptation trouve sa réponse sociale dans le fossé qui sépare ces deux questionnements.
- Les causes économiques
L’école n’est pas seulement un lieu d’exigences, elle est extrêmement exigeante : elle réclame des moyens matériels importants que très peu de familles sont prêtes à fournir à leurs enfants. Depuis des décennies, on constate que l’inadaptation scolaire qui se traduit par l’échec de l’enfant est généralement liée au manque de moyens matériels et financiers des parents. Dès lors, dans la plupart des familles pauvres, commence à naître un sentiment conduisant à culpabiliser l’enfant qui fréquente l’école d’être l’origine des dépenses qui provoquent la privation des jouissances matérielles dans la famille.
- Les causes d’ordre culturel
Chaque enfant vient à l’école, complètement pétri d’une culture, celle dans laquelle il est moulé depuis qu’il existe. Lorsque cette culture est naturellement superposable à celle de l’école, l’adaptation scolaire est accélérée et l’enfant se sent comme propulsé en avant par l’ensemble de la charge affective et culturelle de sa famille. Par contre, si celle-ci est incompatible avec celle de l’école, l’effet contraire se manifeste dans la plupart des cas.
- Les causes relatives à l’inexpérience de l’enseignant
Le maitre inexpérimenté est incapable de susciter le désir d’apprentissage chez l’enfant. Si l’apprentissage précoce étouffe ce désir, le maître inexpérimenté l’enterre. Le rôle de l’enseignant consiste à redresser la barre en suscitant chez l’enfant un irrésistible désir d’apprendre. Pour cela, il faut qu’il soit un bon maître, c’est-à-dire celui qui sait provoquer « la faim et l’appétit » pour l’activité scolaire.
- Le phénomène des classes sautées
Si l’enfant maladroitement propulsé en classe supérieure n’est fortement encadré, il perd rapidement pied et amorce la dégringolade. Les acquisitions escamotées pendant la période de préparation réclament leur dû. Si l’administration scolaire oublie ses responsabilités, si le personnel enseignant et les parents s’entêtent à « pousser » l’écolier, les années du cours moyen sont à haut risque. Simplement parce que dès la 1ere année du CM, ce dont l’enfant a besoin en calcul, ce n’est plus seulement l’intelligence intuitive, c’est surtout la maturité. Or, selon les connaissances actuelles en psychopédagogie, l’enfant qui se voit propulsé en C.E, parce qu’il a l’âge mental de 8 ans a rarement la maturité d’un enfant de 7 ans, à plus forte raison celle d’un enfant de 8 ans.
Conclusion
Le problème de l’inadaptation scolaire en général, et de l’échec en particulier est beaucoup moins simple que les politiciens, les parents, les enseignants et même les médecins spécialistes ont tendance à croire ; la plupart des difficultés scolaires doivent être étudiées comme des véritables symptômes qui permettent de remonter jusqu’au mal lui-même qui est généralement situé bien ailleurs. C’est la seule chance de mettre l’école à l’abri de la foire.