Coup belt

La ceinture de coups d’État: L’autorité militaire dans le Sahel

QU’EST-CE QUE LA CEINTURE DES COUPS D’ÉTATS?

La ceinture des coups d’État est un terme qu’on utilise pour décrire la région autour du Sahel qui montre une haute fréquence de coups d’État. Même si le terme est en usage depuis des décennies, il est devenu de plus en plus courant maintenant à cause d’une résurgence récente de coups d’État, dont ceux au Mali en 2020, au Tchad, en Guinée, et au Soudan en 2021, au Burkina-Faso en 2022, et au Niger et au Gabon en 2023. Les coups d’État ont beaucoup en commun – il se sont produits majoritairement des armées mécontentes qui avaient critiqué la réaction de leur gouvernement aux manifestations. La plupart des insurgés ont aussi des relations qui se détériorent avec l’Occident et typiquement, ils cherchent du soutien de la Russie ou de la Turquie plutôt que de l’ancien pouvoir coloniale, la France.

POURQUOI EST-CE QU’ELLE EXISTE ?

Tous les coups d’État récents qui se sont produits dans la ceinture de coups d’État ont eu lieu dans des régions de l’Afrique qui étaient autrefois sous l’autorité française, et depuis 1990, 78% des 27 coups d’État en Afrique étaient dans des États francophones. A force de la préférence globale des insurgés pour la Russie et la Turquie plutôt que la France, plusieurs ont lié les coups d’État à la détérioration des relations entre l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, d’un côté, et la France, de l’autre.

Il y a des justifications importantes pour ces doléances, vu que l’autorité coloniale de la France a établi un système qui extrayait des ressources locales à l’avantage de la France métropolitaine. Cependant ces systèmes ressemblaient beaucoup à ceux qu’avaient mis en œuvre les Britanniques, pourtant les anciennes colonies britanniques en Afrique ont subi nettement moins d’insurrections que les anciennes colonies françaises dans les trois dernières décennies. Cette différence s’explique en grande partie par le niveau d’engagement conservé par la France dans la région. Les dirigeants pro-français de plusieurs parmi ces nations comptaient beaucoup sur la France pour l’intervention militaire. De nombreux insurgés relient ces relations avec la France, collectivement appelé « Françafrique », aux problèmes de la corruption et à la création d’une élite puissante.

Malgré le fait que cela est une racine potentielle des coups d’État récents, des facteurs domestiques jouent un rôle aussi. Président Bazoum comptait réformer le haut commandement militaire au Niger avant l’insurrection, et au Mali, un afflux de forces Islamistes après l’effondrement de l’État Libyen en 2011 a précédé le coup d’État. Cela montre que même si les coups d’État ont des similitudes parce qu’ils se sont passés dans des anciennes colonies françaises, d’autres problèmes sont significatifs.

 

QU’EST-CE QUE L’AVENIR PROBABLE DE CES PAYS DANS LA CEINTURE DE COUPS D’ÉTATS ?

Il paraît que le but principal de la plupart de ces insurrections est d’éliminer l’influence de la France, mais très probablement cela ne sera pas simple. Alors que les insurgés établissent des relations plus proches avec la Russie, on pourrait voir des systèmes dans le Sahel qui reproduisent l’ancienne influence française dans la région mais qui sont plutôt sous la direction de la Russie.

 

LA CONCLUSION

Même si les gouvernements de ces nations étaient peu populaires à cause du mécontentement générale concernant « Françafrique », cela ne veut pas dire que le grand public va nécessairement soutenir l’élite militaire à sa place et alors sera ouvert aux nouvelles relations avec la Russie et la Turquie. Le Sahel est parmi les régions les plus pauvres mondialement, avec des taux de pauvreté estimés à plus de 40% au Mali, au Burkina Faso, au Tchad et au Niger en raison de facteurs tels que la dégradation de la terre, des événements climatiques extrêmes, et la désertification. Peut-être que les problèmes rencontrés par la majorité de la population de ces nations ne seront pas résolus par un nouvel ordre militaire ou de nouvelles relations internationales. Ainsi au cours des décennies à venir, on pourrait voir plus de changements de régime dans la région.

Nick Marshall

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