Introduction
Bien que considérées comme des sources intarissables du savoir et d’expérience en Afrique, les personnes âgées restent malgré tout des personnes vulnérables car, parfois stéréotypées et discriminées. Pour pallier le problème, un Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux personnes âgées a été établi. Quid de ce protocole et quels sont les droits qu’il garantit ?
Adoption, signature et ratification du protocole
Adopté en 2012 par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) et le 31 Janvier 2016 par l’Union Africaine à Addis-Abeba en Ethiopie, le protocole relatif aux droits des personnes âgées en Afrique est un document de 32 articles consacrant les droits reconnus aux personnes âgés, lesquels droits doivent être mis en œuvre par les Etats parties ; et les devoirs dont doivent s’acquitter les personnes âgées.
Jusqu’en 2023, le protocole n’est pas entré en vigueur parce que le minimum de 15 ratifications, pour l’entrée en vigueur du protocole, n’a pas été atteint. A cette date, seulement 11 pays l’ont ratifié pour 24 Etats signataires.
Les droits garantis par le protocole
Le protocole évoque plusieurs droits essentiels. Il consacre les principes de non-discrimination des personnes âgées dans tous les domaines, l’accès aux soins de santé, la protection sociale et en temps de conflits, l’emploi, etc…
Aussi, il aborde le sujet de la protection des personnes âgées contre les abus et les pratiques traditionnelles néfastes. On peut donc lire à l’article 8 alinéa 1 et 2 que les Etats parties s’engagent à « interdire et réprimer toute forme de pratiques traditionnelles néfastes à l’encontre des personnes âgées » et « éliminer les pratiques traditionnelles néfastes y compris les accusations de sorcellerie qui affectent […] la dignité des personnes âgées ».
Réaffirmant le rôle qui est le leur, le protocole évoque, à l’article 20, comme devoirs des personnes âgées le fait « d’encadrer les jeunes générations en leur transmettant leur savoir ; promouvoir et faciliter le dialogue intergénérationnel et la solidarité au sein des familles et des communautés ; et jouer un rôle dans la médiation et le règlement des conflits ».
Conclusion
Dans un souci de protection des personnes vulnérables, l’Afrique continue de se doter d’instruments juridiques afin de protéger les plus faibles. Ledit protocole est adapté au contexte africain, redonnant aux personnes âgées la place qui est la leur dans les communautés africaines traditionnelles notamment celle de « sage et gardien des traditions ».