La digitalisation de l’enseignement supérieur se réfère au développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) et à leur usage par des enseignants et étudiants à des fins d’enseignement/apprentissage.
Il conviendra de noter que les enjeux de la digitalisation de l’enseignement supérieur privé au Cameroun (I) et ses perspectives dans la ville de Bafoussam (II) sont de divers ordres.
I- Les enjeux de la digitalisation de l’enseignement supérieur privé au Cameroun
Il s’agit de l’amélioration de la performance des enseignants (A) et du grand succès des étudiants (B).
A- L’amélioration de la performance des enseignants
Avec l’usage des TIC, l’enseignant sort de sa sphère classique de « transmetteur d’information » pour embrasser le stade paroxystique de « facilitateur d’apprentissage », qui est pour Marcus BRAUER (2011), l’une des meilleures pédagogies axées sur la performance.
À l’aide des TIC, l’enseignant universitaire donne des exercices devant faire l’objet de recherche par les étudiants. Ce procédé permet à l’enseignant de mieux initier ses étudiants et d’améliorer la qualité de ses cours. C’est un moyen qui permet à l’enseignant d’avoir une plus grande adhésion, participation et implication de ses étudiants.
B- Le grand succès des étudiants
L’utilisation des TIC dans l’enseignement supérieur pourrait conduire au succès académique et professionnel des étudiants. Elle est à la fois une source de motivation et un moyen optimal pour de bons résultats pour les étudiants (KULIK, 1994 et KARSENTY, 2005). Elle peut aider les étudiants à approfondir leurs connaissances sur les contenus de leurs cours et à s’engager dans la construction de leurs propres connaissances.
L’utilisation des TIC par un étudiant peuvent lui permettre d’acquérir et développer des compétences spécifiques le démarquant des autres diplômés et pouvant lui permettre de gagner un emploi dans une société difficile comme la notre.
II- Les perspectives dans la ville de Bafoussam-Cameroun
Nous ferons une analyse prospective (A) avant d’envisager les perspectives d’avenir (B).
A- Une analyse prospective
Il ne suffit pas d’intégrer les TIC dans l’enseignement supérieur pour avoir des résultats positifs. Encore faudrait-il que le choix du contenu à retenir soit optimal. Il n’est pas pourtant aisé de savoir choisir le bon contenu en cas de flux d’informations présentes sur les réseaux de recherche. Or, un mauvais contenu ne pourrait pas permettre aux TIC de jouer un rôle positif dans l’enseignement supérieur. Et reconnaître le bon contenu reste un défi majeur pour les étudiants et certains enseignants dans la ville de Bafoussam-Cameroun. Dans certains Instituts d’enseignement supérieur de cette ville, rares sont des enseignants qui maitrisent les outils de recherche, ce qui se justifie par le fait qu’ils prennent des contenus vastes sur Google et sont incapables de les synthétiser pour les transmettre à leurs étudiants.
Bien plus, l’accès aux TIC conditionne leur valeur positive dans le monde de l’enseignement supérieur (TAMER Hind, 2019). Cependant, l’accès aux TIC n’est pas toujours chose aisée pour tous les étudiants de la ville de Bafoussam-Cameroun. Dans cette ville, la pauvreté rend les choses plus difficiles de sorte que certains ont du mal à se procurer un outil TIC. Bien que le possédant, les conditions d’utilisation à des fins éducatives ne sont pas toujours très favorables pour ceux qui ont de la chance d’en posséder. Pour s’en convaincre, le manque de datas empêche certains d’accéder aux informations utiles sur les réseaux de recherche.
B- Les perspectives d’avenir
Le monde de demain sera un monde quasi-numérique. On s’aperçoit qu’à un moment donné, le monde éducatif en général et en particulier l’enseignement supérieur sera centré uniquement sur les TIC au détriment de la méthode classique d’enseignement.
Il convient d’être optimiste afin de concevoir l’intégration des TIC dans l’enseignement supérieur comme un moyen de rationalisation et d’amélioration progressive de la performance dans le domaine de l’enseignement supérieur. Un minimum de pessimisme est aussi envisageable. L’abandon total de la méthode classique pourrait conduire à une tragédie du fait de la perte de la valeur réelle de l’enseignement supérieur. Dans les jours à venir, les étudiants pourraient être confus quant au choix des informations à retenir : celles des cours de leurs enseignants ou celles présentes sur les réseaux de recherche. En privilégiant les TIC, les enseignants pourraient perdre leur valeur. Dans cette perspective, les étudiants privilégient les cours sur Google, par exemple, et auraient une pensée délégitimant les cours de leurs véritables enseignants.
Conclusion
Pour conclure, les TIC ont un rôle vital à jouer dans le monde académique actuel. Mais pour parvenir à des fins meilleures, il convient de mieux orienter les enseignants et étudiants afin de les conduire vers le chemin optimal de l’usage de ce moyen dont l’importance dans l’éducation est avérée.