INTRODUCTION
Environ 320 000 tonnes de déchets sont produits à Niamey, au Niger par an dont 16 000 correspondent aux matières plastique. L’usage des plastiques est une pratique très courante sans doute parce que beaucoup ignorent le danger que cela représente pour la santé humaine et l’environnement. De plus en plus d’actions sont prises pour pallier ce problème. Des entreprises proposent de «nouvelles solutions» comme le recyclage.
Le recyclage plastique : une solution environnementale durable.
Les déchets plastiques lorsqu’ils sont jetés, s’accumulent dans l’environnement et causent l’asphyxie des espèces vivants dans l’eau; empoisonne l’eau souterraine et ont des répercussions graves sur la santé humaine en ce sens que les espèces animales touchées peuvent se retrouver dans notre chaîne alimentaire. Pire, ces déchets ne sont pas biodégradables. Au Niger, la grande partie du plastique provient des emballages uniques utilisés pour la consommation d’eau, d’aliments et de vêtements. Ces tonnes de déchets sont rejetés dans l’environnement sans regrets trop poignants. Ces façons austères de faire ont poussé les uns à agir pour diminuer la pollution environnementale . «Rien ne se perd, tout se transforme! ». C’est le créneau de nombreuses entreprises innovantes dans le secteur du recyclage. Ainsi, plusieurs actions louables ont été mises en place pour diminuer notre consommation plastique. On est passé du modèle linéaire (produire -consommer- jeter) à un modèle plus sain : Collecte- tri- valorisation des déchets plastiques. L’objectif est donc de récupérer autant de déchets que possible pour les revaloriser, les réutiliser et ultimement réduire la pollution. Ce sacerdoce pose cependant la question de savoir si le recyclage est une réelle solution environnementale pour le Niger?
Le recyclage : solution ou chimère ?
L’un des paradigmes les plus puissants des solutions proposées pour mettre fin à la pollution plastique c’est de considérer que donner une nouvelle vie à nos déchets est une solution durable. Au Niger, cette solution semble encore plus controversée car la majorité de la population a une connaissance très limitée en matière de tri des déchets. Dans la conscience collective, recycler c’est agir pour la nature et le bien être environnemental, biologique et humain; seulement recycler ne résout pas le problème du plastique. On n’arrête pas d’utiliser le plastique, on le crée sous une autre forme. Ce comportement correspond à l’archétype systémique du déplacement du problème.En effet, la consommation responsable perpétue la surconsommation et la production de déchets. Elle met en exergue une boucle amplificatrice de l’utilisation des déchets plastiques dans laquelle le problème systémique reste : les déchets plastiques; la solution symptomatique : le recyclage. Ce dernier atténue la pollution par les déchets plastiques. Ce qui est une bonne chose pour les producteurs car ils économisent de l’énergie et de l’argent puisqu’ avec le recyclage, aucune nouvelle production ne vient s’ajouter à l’ancienne. Le vœu illustre d’en finir avec la pollution plastique est tout de même ralenti par un délai qui se matérialise par l’accrochage à nos habitudes et la difficulté de mobiliser les ressources financières et infrastructures à mettre en place pour parvenir à la solution ultime qui est la suppression des déchets plastiques.
Peut-être avons-nous commis une erreur en pensant que se soustraire à la hiérarchie du principe originel d’efficacité énergétique, (Réduire-Réutiliser-Recycler) pouvait aider à concevoir des solutions durables en matière de gestion des déchets plastiques. Les deux premières étapes du processus( Réduire-Réutiliser) ayant été brûlées. Il fallait peut-être commencer à réduire en réfléchissant avant d’acheter et en privilégiant surtout du matériel durable/solide, plutôt que du matériel à usage unique ou jetable; réutiliser plutôt que de jeter et donner ainsi une énième vie aux produits après consommation car agir ainsi est sans doute la composante essentielle d’une consommation durable et respectueuse de l’environnement.
CONCLUSION
Le recyclage quand bien même qu’il soit une solution innovante, demeure assez symptomatique pour résoudre le problème systémique de la pollution plastique au Niger. Fort de ce constat, il semble plus judicieux de proposer une consommation durable avant de penser à une consommation responsable même si quelque part la responsabilité pourrait s’apprécier dans la durabilité.
RÉFÉRENCES
ONEP Niger, 2023, Lutte contre la pollution plastique : la contribution de la filière recyclage des déchets plastiques par la création de biens de consommation, en ligne, https://www.lesahel.org/lutte-contre-la-pollution-plastique-la-contribution-de-la-filiere-recyclage-des-dechets-plastiques-par-la-creation-de-biens-de-consommation