Introduction
Malgré leur statut de protection intégrale au Mali, plusieurs espèces emblématiques de la faune malienne sont au bord de l’extinction. Cette situation constitue un désastre écologique, économique et scientifique.
En quelques décennies, le Mali a perdu près de 60 millions d’hectares de forêts, ne laissant qu’un million d’hectares à cause de la déforestation résultant des activités humaines, des aléas climatiques et des incendies sauvages. Cette catastrophe a gravement affecté la biodiversité du pays, menaçant désormais de nombreuses espèces animales d’extinction totale.
- Les éléphants
Au Mali, les derniers éléphants font face à une triple menace : le braconnage, la sécheresse et les conflits armés. Pour échapper à ces dangers, ils se sont réfugiés dans une réserve naturelle située à 700 km de Bamako, dans la région du Gourma. En 2016, la population de ces éléphants était estimée à environ 300 individus, selon les données du cantonnement des eaux et forêts de Douentza. Malgré le projet « la conservation de l’éléphant malien » soutenu par le PNUD et le FEM, la protection des derniers éléphants du Mali reste confrontée à d’énormes difficultés, rendant leur préservation complexe.
- Le chimpanzé
En 2013, la Direction Nationale des Eaux et Forêts avait recensé 2 000 chimpanzés dans la réserve du Bafing au Mali. Malheureusement, cette espèce est en voie d’extinction en raison de la menace des chasseurs et des groupes djihadistes qui occupent la zone et rendent rares les gardes forestiers. Depuis 2001, les chimpanzés bénéficient d’un programme de protection (GRASP) dans le cadre du PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement).
- La girafe
Autrefois présente dans diverses régions du Mali, la girafe est désormais rare. Cependant, en raison du manque de données suffisantes, l’ampleur réelle de son déclin demeure largement méconnue. En 2022, trois girafes ont été aperçues à Ménaka, selon un agent des eaux et forêts.
- Le lion
Le lion ne rugit peut-être plus au Mali selon une note d’information de l’USAID. Cependant, le dernier rapport national sur la mise en œuvre de la convention sur la diversité biologique indique la présence de quelques individus dans certaines zones spécifiques : le Baoulé à Kolokani, Kogossambougou à Kolokani, Talikourou à Kita et le Sounsa à Dioila.
- La Gazelle dama
Au cœur du Sahel, le Tamesna du sud à Kidal abrite l’un des derniers refuges des gazelles. Malheureusement, cette magnifique biche aux flancs blancs est en danger, victime de la chasse et de l’extrême sécheresse. Sa population reste réduite. Les statistiques disponibles ne permettent pas de déterminer précisément leur nombre.
- L’hippopotame
L’hippopotame nain, également connu sous le nom d’hippopotame africain, est en grave danger d’extinction dans la région du Sahel. Les principales menaces qui pèsent sur cette espèce sont le réchauffement climatique, la perte de leur habitat naturel et le braconnage pour l’ivoire présent dans leurs dents. Actuellement, seulement 125 000 individus subsistent à travers tout le continent, faisant de leur préservation une préoccupation urgente.
- Le lamantin
Le lamantin, présent dans le Delta intérieur du Niger, le fleuve Sénégal et des lacs comme le Debo, est gravement menacé d’extinction en raison de la pollution et de l’ensablement des cours d’eau, ainsi que de la pêche excessive par les riverains, attirés par le goût particulier de sa chair et son caractère mystique. Cette situation met en péril la survie de cette espèce.
Conclusion
La préservation de ces espèces emblématiques revêt une importance capitale, non seulement pour préserver l’équilibre écologique et la diversité de la faune malienne, mais également pour sauvegarder le patrimoine culturel et scientifique du pays. Afin d’atteindre cet objectif, une coopération étroite entre les acteurs nationaux et internationaux est primordiale. Renforcer les mesures de protection, sensibiliser le grand public sur l’importance de la conservation de la faune et agir de manière concertée sont des éléments essentiels pour assurer un avenir meilleur pour ces espèces en péril.