Investment by istock

Le déficit d’investissement dans les secteurs stratégiques en Afrique subsaharienne : autopsie d’une vieille anomalie de développement.

INTRODUCTION

Une soixantaine d’années après les indépendances, l’Afrique subsaharienne peine à peser dans l’économie mondiale. Selon la Banque Mondiale, Pour  environ 16%  de la population mondiale, l’Afrique subsaharienne ne représente que 3% du PIB mondiale et à peine 5,6 % des investissements directs étrangers (IDE). Une des causes de cette situation semble être l’insuffisance criarde d’investissements dans les secteurs stratégiques de son économie. La santé, le transport, les industries, l’agriculture, l’énergie et l’éducation affichent un besoin certain des capitaux nationaux et étrangers. Qu’est-ce qui explique ce vide et comment le combler ?

  • Les raisons du déficit d’investissements 

L’on dénombre trois raisons qui expliquent le déficit d’investissements dans les secteurs stratégiques en Afrique subsaharienne. Elles sont d’abord historiques en ce que l’Afrique a toujours été sujette à des dominations diverses, notamment occidentales. Des contrats ou traités léonins ont donc longtemps maintenu l’économie africaine dans un état léthargique au point d’empêcher l’implantation des politiques économiques durables et indépendantes.  Ensuite, viennent les raisons structurelles en termes de gouvernance approximative, de l’inefficacité des politiques d’austérité (réduction du train de vie de l’Etat), du déficit budgétaire frôlant les 5,6 % (source : Banque Mondiale), du surendettement etc. Enfin, il ne faut pas sous-estimer le poids des raisons conjoncturelles qui accroissent les risques pour les investisseurs nationaux, interafricains comme internationaux et donc, découragent les investissements. Ce sont : la recrudescence des épidémies, les crises politiques, le terrorisme, le resserrement des conditions financières internationales, les migrations incontrôlées (fuite de cerveaux et des mains d’œuvres qualifiées), le développement de l’économie criminelle (détournement, trafics de toutes  sortes, pirateries maritimes…). 

Aussi tenaces que soient les difficultés, des voies de solutionnement existent fort heureusement.

  • Les pistes de solutions au déficit d’investissements

En réaction au besoin de l’Afrique subsaharienne en investissement, des pistes existent et sont mises en œuvre par les différents acteurs de l’économie africaine. En premier lieu, les Etats ont  entrepris des mesures telles que la diversification des partenariats économiques stratégiques et la révision des accords coloniaux. Ceci dans le but d’avoir le plein contrôle sur leur économie. En deuxième lieu, nous assistons au développement et à la promotion des marchés interafricains d’investissements comme la Zone de Libre-Échange Continental Africain. L’on vise ici la résolution des problèmes économiques africains par les Africains. Enfin, nous préconisons une sécurisation plus accrue des investissements en général et des investissements étrangers en particulier. Cela pourrait avoir des effets positifs sur l’attractivité de l’Afrique comme pôle d’investissements. Ainsi, la sécurité balaie les risques et engendre la confiance, la confiance libère les capitaux à moindre taux d’intérêt et les capitaux disponibles profitent aux secteurs qui en ont le plus besoin. Cette sécurisation d’investissements doit passer par l’élaboration et l’adoption concertée des règles juridiques et judiciaires pouvant les garantir. 

CONCLUSION

Au demeurant, le problème d’insuffisance d’investissements en Afrique subsaharienne étant transversal, les remèdes doivent impliquer l’économique,  le politique, le juridique, le diplomatique, le social et même le culturel. Les Etats, les organisations internationales et régionales doivent également jouer pleinement leur partition. Avec les mesures qui sont prises actuellement, il faut espérer que le vide soit comblé dans les prochaines décennies.

Teweche Alphonse

VIEW ALL POSTS

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *