Introduction
L’extrémisme se définit comme une attitude par laquelle un individu ou un groupe défend vigoureusement une idéologie ou point de vue, jusqu’à utiliser des méthodes violentes ou les armes pour faire entendre leurs voix.
Il y a plusieurs formes d’extrémisme dont on peut relever trois principales. L’extrémisme politique qui consiste à la revendication et prises de positions violentes sur des questions politiques ; l’extrémisme idéologique qui est la défense d’un mode de pensée et de points de vues en utilisant des moyens violents (les suprématistes, homophobes, les xénophobes etc.). La troisième forme est la plus répandue et la plus meurtrière en Afrique : l’extrémisme religieux, qui est l’utilisation des moyens violents et armées par les extrémistes pour promouvoir et défendre des valeurs religieuses auxquels ils sont attachés. L’extrémisme violent s’est étendu de plus en plus en Afrique ; nonobstant cette croissance, l’identification de ces causes permettrait d’exécuter des mesures d’actions efficaces.
- LES FOYERS D’EXTRÉMISME EN AFRIQUE
L’Afrique a vu émerger trois grands foyers dès le début du 20ème siècle. Le premier foyer émerge à partir de l’Algérie en 1998 avec la naissance du GSCP devenu Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) ; il opère principalement au Sahel. Le deuxième foyer se localise à la corne de l’Afrique, où Al-Shabaab, un mouvement qui prétend résister contre la présence des puissances occidentales, opère depuis les années 2000 en Tanzanie, au Kenya et en Éthiopie. Le troisième foyer, plus récent (2012), s’est incarné par le mouvement Boko Haram, localisé dans le Bassin du Lac Tchad. Il sévit surtout au Nigéria mais a étendu ses opérations aux pays frontaliers (Cameroun, Tchad et Niger).
L’Afrique compte cinq théâtres principaux d’extrémisme: le Sahel, l’Afrique de l’Est, le Bassin du Lac Tchad, le Mozambique et l’Afrique du Nord. Comprendre les causes de cette extension permet de réduire l’expansion de ces mouvements meurtriers.
2. CAUSES ET MESURES PALLIATIVES
Les mouvements extrémistes renouvellent leurs forces par le recrutement (forcé ou non) de jeunes combattants. La majorité des recrues qui intègrent volontairement fuient très souvent des conditions sociales et économiques où ils sont soit frustrés, soit en manque d’options. La marginalisation, l’absence d’opportunités professionnelles, la violation flagrante des droits humains, l’absence des services publics de base, le sentiment d’exclusion et de discrimination sont autant de facteurs socio-économiques qui alimentent les groupes extrémistes en ressources humaines et leur permet de fonctionner sur de longues années.
CONCLUSION
Deux types d’actions sont envisageables par les gouvernements pour lutter contre l’extrémisme violent en Afrique. D’une part les actions préventives à savoir : promouvoir le dialogue interculturel, éduquer les communautés sur les dangers de la radicalisation, faciliter l’accès aux services sociaux de base (eau, électricité, logements, éducation) et à l’emploie, garantir les droits de l’homme et la bonne gouvernance. D’autre part les actions curatives, qui consistent à désarmer et déradicaliser les personnes déjà enrôlées dans les groupes. C’est dans ce sens que les centres de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) sociale trouvent leur pertinence.