Introduction
Le droit à l’éducation est le bien le plus précieux d’un être humain à l’ère du 21ème siècle. En vertu de l’article 13 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (03 janvier 1976), il incombe aux États de reconnaître et veiller à la mise en œuvre du droit à l’éducation. Mais les États à eux-seuls, ne pouvant y arriver, déploient des efforts coordonnés avec les organisations de la société civile. C’est ainsi qu’au Cameroun, les institutions privées offrent des formations scolaires, académiques et professionnelles aux citoyens, avec l’autorisation et sous le contrôle de l’État. Cependant, ces institutions privées ne sont pas toujours respectueuses du droit à l’éducation de leurs apprenants.
Facteurs entravant la qualité de l’éducation à Bafoussam, Cameroun
Le gouvernement et les professionnels de l’éducation de Bafoussam, au Cameroun, travaillent d’arrache-pied pour améliorer le niveau d’éducation de leurs concitoyens. Cependant, un certain nombre de facteurs les empêchent d’atteindre leur objectif. Il s’agit notamment du refus d’accès aux services éducatifs, de la mauvaise qualité des méthodes d’enseignement dans certains instituts privés d’enseignement supérieur (IPES), de l’incompétence de certains membres du personnel administratif académique et de certains enseignants.
La violation du droit d’accès aux infrastructures éducatives n’est pas la seule atteinte au droit à l’éducation. La mauvaise qualité des enseignements en constitue, elle-aussi, une violation grave. La violation du droit à l’éducation en milieu académique dans la ville de Bafoussam-Cameroun est marquée par la mauvaise qualité des enseignements dans certains IPES (Instituts Privés d’Enseignement Supérieur). Cette violation est corrélée avec le défaut du contrôle, par l’État, des activités académiques de ces Instituts.
Les facteurs contribuant à la violation des droits à l’éducation à Bafoussam, sont les suivants
I- La mauvaise qualité d’enseignement dans certains IPES: Elle est due à l’incompétence du personnel administratif académique et des enseignants.
Dans certains IPES de la ville de Bafoussam-Cameroun, le personnel administratif académique chargé du recrutement, de la programmation et du contrôle des enseignants est quasi-incompétent. Il est possible, dans ces Instituts, de voir une personne spécialisée en agronomie, être recrutée en tant qu’enseignant titulaire (principale) en ACT (Administration des Collectivités Territoriales) et y enseigner l’essentiel des matières qui relèvent pourtant du droit public. Bien plus, le contrôle des enseignants et de leurs cours est presque inopérant. Dans ces instituts, nombreux sont des enseignants qui ne dispensent pas bien leurs cours. Tandis que certains d’entre eux passent la plupart de leur temps à raconter des histoires aux étudiants, d’autres ont des cours plagiés qu’ils ne parviennent même pas à expliquer à leurs étudiants. Ils agissent en toute impunité soit parce qu’ils ne sont pas contrôlés, soit parce que le contrôle ne se limite qu’aux adversaires de ceux chargés du contrôle.
Dans ces Instituts, certains enseignants sont incompétents en raison de leur défaut de spécialité et de spécialisation. Un(e) enseignant(e), spécialisé(e) en agronomie est-il(elle) compétent(e) pour enseigner l’essentiel des matières sur les collectivités territoriales au supérieur alors qu’il(elle) n’a jamais travaillé dans les structures décentralisées de l’État ? La réponse devrait être négative. Pourtant c’est ce qu’on observe dans certains IPES dans la ville de Bafoussam. La conséquence en est que ces enseignants prennent des cours qu’ils n’ont pas eux-mêmes pensés, ni rédigés et ne parviennent pas à les expliquer en salle aux étudiants. Ils font du plagiat à ciel ouvert et ne sont jamais sanctionnés et/ou réprimandés du simple fait qu’ils soient en relation avec la haute hiérarchie académique.
La conséquence ultime en est que les amateurs sont formés en lieu et place des professionnels. Un amateur peut-il former un professionnel ? Certainement pas.
II- Le défaut de contrôle de l’État
Le contrôle de la qualité de l’enseignement supérieur est un devoir de l’État. Cependant, ce devoir est moins accompli dans la ville de Bafoussam.
A- Le devoir de l’État de contrôler les IPES
Le droit à l’éducation est un droit fondamental qui à besoin de l’intervention de l’État pour être garanti. Il est du devoir de l’État de garantir le droit à l’éducation des citoyens. Il peut y parvenir en assurant l’accès aux infrastructures éducatives et en garantissant la bonne qualité de l’éducation. Pour cette dernière qui est ici traitée, l’État, à travers sa tutelle sur les IPES, s’assure que la qualité des enseignements qui y sont dispensés soit acceptable.
B- Un contrôle limité dans la ville de Bafoussam
La mauvaise qualité de l’enseignement dans certains Instituts d’enseignement supérieur de la ville de Bafoussam est aussi due au défaut du contrôle opéré par l’État. Les descentes sur le terrain sont limitées et le contrôle est lui aussi limité. En plus du défaut précité, il est difficile, voire impossible de communiquer avec le MINESUP par voie électronique. Or ayant constaté certaines défaillances dans les Instituts d’enseignement supérieur, le MINESUP pourrait être contacté afin que les problèmes criards soient dénoncés. C’est un véritable obstacle à la fonction de contrôle du MINESUP.
Conclusion
En définitive, le système d’enseignement dans certains IPES de la ville de Bafoussam est attentatoire au droit à l’éducation. La mauvaise qualité des enseignements dans ces IPES est corrélée avec le défaut de contrôle de l’État. L’État camerounais devrait réajuster son système de contrôle pour pallier aux insuffisances constatées.Cependant, le rôle des IPES dans le pays ne peut être sous-estimé. C’est pourquoi le gouvernement doit aider les IPES à élaborer des normes qui favorisent une éducation de qualité.