Elizabeth Njoroge est fondatrice de la Fondation de l’Art de Musique qui enseigne de la musique à plus de 500 enfants dans l’un des plus grands bidonvilles au Kenya, Korogocho, avec d’autres projets satellites partout le pays. La Fondation utilise la musique pour le changement social, pour enseigner aux enfants de milieux précaires de jouer des instruments ainsi que les garder à l’école, pour fournir guidance, et pour offrir la nourriture et un abri aux personnes les plus vulnérables.
R:Ed: Est-ce que vous pouvez donner une vue d’ensemble de votre projet?
Je suis Elizabeth Njoroge, et je suis fondatrice et directeur exécutif à la Fondation de l’Art de Musique. Notre devise est: “Faire de la musique fait une différence”. Nous utilisons la musique pour le changement social, surtout avec nos projets: le projet des Classiques de ghetto est le projet le plus reconnu et notre travail quotidien se concentre sur cela. Nous dirigeons aussi l’Orchestre national des jeunes du Kenya et un orchestre de musique vocale. Nous travaillons dans les colonies informelles au Nairobi et Mombasa, ainsi qu’une autre zone plus rurale qui s’appelle Campbell, où nous enseignons dans des écoles primaires variées. Nous dirigeons deux centres de communauté, où les enfants qui s’intéressent à apprendre de la musique peuvent venir. C’est seulement sans rendez-vous, il n’y a aucune audition. Tant que vous êtes intéressés, et que vous respectez les règles, vous êtes bien accueilli. Nous créons un type de famille. La musique est un outil que nous utilisons. Nous avons quelques musiciens géniaux, doués, et motivés, mais la plupart des enfants avec lesquels nous interagissons ne seront pas nécessairement des musiciens à temps plein. Ce que nous essayons de faire est de construire une meilleure personne à cause de la musique.
Nous nous concentrons sur la discipline, des horizons qui s’agrandissent, les garder à l’école, fournir guidance, et, pour ceux qui sont très vulnérables, nous nous assurons qu’ils ont la nourriture et un abri sur leurs têtes.
R:Ed: Pourquoi est votre travail si important?
Nous travaillons avec des enfants qui viennent des familles très, très précaires, des environnements très, très précaires. Je ne veux pas paraître condescendant, mais il n’y a guère d’espoir pour beaucoup d’enfants s’ils regardent ce qui les entoure. Ils grandissent dans les maisons où la criminalité est très banale. Beaucoup de gens autour d’eux n’ont pas terminé l’école et soit ils travaillent sur le décharge publique soit ils font des travaux domestiques. Ils n’ont pas nécessairement des sorts supers. Nous sentons que notre travail est très important, parce que nous voyons les talents et dons de ces enfants. Nous faisons le meilleur pour les aider à accomplir ce qu’ils sont capables d’accomplir. Par exemple, l’école est très, très importante et ainsi nous nous mettons en quatre de trouver des mécènes pour les garder à l’école, parce que beaucoup d’eux, quand nous avons commencé il y a douze ans, ne finissaient pas l’école à cause d’une manque de prix d’école et plusieurs autres problèmes dans leurs vies. Maintenant, de plus en plus d’entre eux terminent le lycée et entrent dans l’éducation supérieure. Beaucoup d’eux ont maintenant un emploi comme professeurs de musique ailleurs. Ils peuvent subvenir aux besoins de pas seulement eux- mêmes, mais leurs frères et sœurs et leurs autres membres de la famille. Ils ressortissent aussi dans leurs communautés. Surtout pendant cette pandémie, mes enfants font tant de travail en soutenant leur communauté à cause de ce que nous leur avons enseigné, et de ce qu’ils croient maintenant.
L’un de nos tout premiers étudiants, Simon, qui était dans une classe supérieure, est maintenant à l’École d’études africaines et oriental au Londres. Il était un délinquant comme enfant, suivant les bruits de pas de son frère aîné. De nos jours, il étudie la musique et le développement, espérant revenir et changer la façon dont nous faisons les choses et changer sa communauté. Il a surmonté tellement de barrières. Il est si fort d’être là. Je suis très fière de lui.
Nous avons tant d’autres enfants qui sont venus de la rue et l’un d’eux a joué de la flûte si merveilleusement qu’il étudie la musique maintenant dans une université locale.
Beaucoup de positifs ont passé durant la saison de corona. Une fille qui s’appelle Tracy a pris l’initiative de commencer de prendre soin des personnes âgées et a amené certains des joueurs à travailler ensemble. Cela me fait sentir que nous faisons la bonne chose. Nous ne construisons que des musiciens; nous créons des adolescents qui veulent changer leur communauté.
R:Ed: Est-ce que vous pouvez me donner une vue d’ensemble de la situation dans des bidonvilles?
Les bidonvilles sont très très surpeuplés. Ils ne reçoivent pas beaucoup de services du gouvernement en termes de sanitation. L’eau potable propre et un quartier sûr ne sont pas très possible pour dire la vérité. Où nous avons commencé au Cordoue est juste à côté de la décharge publique de Nairobi où entrent tous les déchets au Nairobi. L’environnement est très pollué. Et avec cela vient beaucoup de criminalité, beaucoup, beaucoup, beaucoup de criminalité.
Les enfants voient leurs parents rament avec l’alcoolisme, beaucoup de chômage. C’est une vie très dure. Vraiment, c’est vraiment dur. Mais quand vous venez à notre centre, pour dire la vérité, c’est comme un rayon de soleil brillant. Pas nécessairement à cause de l’environnement physique, mais à cause de l’esprit qui est là, la joie et le rire. C’est un espace sûr. Même pendant la saison de corona, quand beaucoup de choses ont fermé, nous avons parlé aux autorités locales et dit: “notre programme est très important et si nous le fermons, ces enfants seront puis dans les rues, et ils tomberont en difficulté”. On nous a donné la dispense spéciale de rester ouvert. Nous avons trouvé un environnement qui était adapté pour le COVID, parce que c’est si important que les enfants évitent les influences mals dans l’environnement.
R:Ed: Votre travail a-t-il influencé l’échange culturel?
Au fil des années, et particulièrement après avoir été adopté par un festival de jazz, un festival local de jazz, notre profil a vraiment augmenté. Sur le plan de l’échange culturel international, nous avons souvent des musiciens externes et des cours de Skype avec des musiciens internationaux. Certains de nos gamins ont voyagé en dehors du pays, aux États-Unis, en Grande Bretagne, en Pologne, en Australie, ce qui est vraiment, vraiment génial.
La communauté internationale a fait des dons d’ instruments. La plupart de nos instruments ont été donnés. Juste ce matin quelqu’un nous a donné un piano. Nous n’avons plus de violoncelles ainsi un homme affable a un concert ce weekend en Californie, et l’argent financera deux violoncelles pour nous.
Aussi, les amitiés que nous avons fait par la musique permet à mes enfants d’avoir des cours de maître avec des musiciens géniaux, avec des musiciens externes qui passent une semaine ou un mois ici. Nous avons des cours de Skype de cordes d’Allemande chaque samedi, pour débutants. Toutes les trois à quatre semaines nous avons un cours de Skype pour une grande marque qui s’est formée, d’un musicien connu aux États-Unis, et de temps à autre un trompettiste fameux nous donne des cours de maître, aussi.
Kirk Whalum enseigne le saxophone, il a un Grammy, et M. Ross joue pour le bassiste Marcus Miller, et il enseigne le trompet et le saxophone. Un professeur de violoncelle, Robert Howard, est situé en Californie et a enseigné une leçon ce matin – tous les mercredis – au milieu de la nuit pour lui.
Les gens qui nous ont permis de voyager, ces connexions ont changé nos vies.
Mais je trouve que c’est l’échange local ici au Kenya le plus puissant. Nos enfants qui sont d’un côté des routes, ont l’opportunité de rencontrer, jouer de la musique, et interagir avec les enfants de l’autre côté: les enfants riches, ou même les enfants de classe moyenne. Il y a ce mur invisible dans les bidonvilles où les enfants ne devraient pas salir parce qu’ils sont en difficulté, ils sont sales, ils sont jeunes de rue, ils vont voler de vous, mais quand ils vont et ils jouent avec des enfants, qui des chaussures probablement coûtent autant que ce que leurs parents gagnent dans un an. C’est un grand niveleur.
Mes enfants voient un autre Kenyan, juste comme eux, qui peut s’asseoir avec eux, jouer avec eux, bavarder avec eux. Cela est vraiment, vraiment, vraiment, puissant. C’est la raison pour laquelle je persiste pour cet échange socio-économique local.
La plupart de nos professeurs sont locaux, ce sont des Kenyans, et la plupart d’eux sont vraiment venus à travers le projet. De nos jours, 90% des mes professeurs sont nos enfants qui sont venus à travers le projet. Ils continuent à mûrir. Nous avons un programme de formation des enseignants, et nous leur enseignons comment enseigner pour qu’ils puissent remercier la communauté. Notre système est que si vous savez deux notes, vous en enseignez un. Il y a beaucoup d’enseignement qui se passe autour d’ici.
R:Ed: Comment a-t-il surgi le projet?
Je l’ai commencé avec un centre de communauté qui est dirigé par l’Église catholique. J’étais dans une réunion où était le prêtre de la paroisse il y a 12 ans. Il était dans une réunion et je lui ai dit ce que je fais. Il a tendu la main après cette réunion et m’a demandé de commencer d’enseigner la musique à ses enfants. J’étais comme, “Bon, essayons!”. Il était d’un grand soutien au début, convaincant les parents que nous étions sincères et que vous pouviez apporter vos enfants.
R:Ed: Quels problèmes avez-vous fait face?
Diriger le programme dans une colonie informelle est un défi en soi. Notre défi le plus grand est d’acquérir l’instrument, l’enfant, et l’enseignant dans le même lieu en même temps.
Il y a aussi des problèmes de vie: les filles tombent enceinte après elles terminent l’école, les enfants reviennent dans les rues ou rejoignent un gang, les parents causent des problèmes à la maison qui puis affecte l’aptitude de l’enfant à être dans notre programme. Ces types de défis sont très difficiles. Il n’y a pas un bon moyen de se le charger et chaque fois c’est différent. C’est une question si complexe. Nous avons un assistant social qui est très occupé essayant de maintenir tous ces problèmes sociaux à distance pour fournir le meilleur environnement pour nos enfants de prospérer.
R:Ed: Comment voyez-vous se développer le projet?
Nous adorerions être plus accessible à plus de Kenyans. Commençons au Kenya. Nous recevons toujours des messages d’enfants en dehors de la ville demandant de s’engager et pour nous de leur venir. Nous aimerions enseigner plus d’enfants. Il y a une fondation en Suisse, Musique et Vie, qui nous a donné des fonds pour gérer notre projet au Mombasa. Maintenant nous avons un orchestre croissant au Mombasa, cinq heures de Nairobi. Nous aimerions bien travailler dans plusieurs autres villes au Kenya.
R:Ed: Que faut-il faire maintenant? Comment peut-on s’engager?
Oh ouah, une volonté pour des instruments serait merveilleuse. Nous avons une vingtaine de joueurs de violoncelle, mais nous n’avons que six instruments. Chaque saxophone est joué par six enfants. Les instruments seraient une chose merveilleuse.
Enseignants: comme le monde digital pousse, avoir de plus en plus de leçons de Skype et opportunités dans ce moyen. Ce serait génial de nous aider à nous développer musicalement.
Les opportunités pour nos enfants très douées. Les opportunités de bourse où ils peuvent vous venir pour des semaines ou des mois ou une année pour étudier dans une université internationale, et aussi des fonds juste pour aider diriger le programme.
R:Ed: Quelle est votre vision plus large pour le Kenya dans son ensemble?
Parler généralement, la classe politique a déçu la jeunesse. Ils sont très égocentriques. Très cupide. Ils n’ont pas d’idées ou de politiques à long terme pour la jeunesse. 60%, sinon plus, de notre population est sous l’âge de 25. C’est une bombe à retardement. J’aimerais voir une classe politique qui guide d’une bonne place avec le bien-être du pays à cœur. La jeunesse a besoin aussi d’un changement. Depuis beaucoup d’années, ils n’ont pas eu des bons exemples de service à votre pays. Je ne peux pas être bien si mon voisin n’est pas bien. Ce type de souci pour votre pays, j’aimerais bien voir plus de cela.
Ce que je fais, l’une des raisons que je me lève chaque jour, est pour faire ce que je fais avec l’espoir et croyance que d’une petite façon je crée des enfants qui seront ce changement dans ce pays. Je veux qu’ils soient des musiciens mais, plus loin de cela, je veux qu’ils soient des Kenyans qui sont différents, prêt de faire ce qu’il faut pour améliorer ce pays.