Les droits sexuels en Ouganda pendant la pandémie de coronavirus

QU’EST-CE QUE C’EST UN DROIT SEXUEL ?

Toute personne a le droit de décider librement des questions liées à sa sexualité et de ne pas être victime d’intimidation et de violence dans sa vie sexuelle. Le droit de ne pas subir de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle est inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Dans l’histoire, les lois et droits relatifs à la sexualité étaient principalement déterminés par les états-nations individuels. Cependant, plus récemment, les droits sexuels ont fait l’objet d’une préoccupation internationale. La communauté LGBT est une communauté de lesbiennes, de gays, de bisexuels, de transgenres et de personnes en questionnement, protégée par la discrimination liée à leur orientation sexuelle.

 

COMMENT EST-CE QUE LES MEMBRES DE LA COMMUNAUTÉ LGBT SONT TRAITÉS EN OUGANDA ?

Les pays africains ont des lois parmi les plus prohibitives concernant l’homosexualité. L’homosexualité est interdite dans 35 des 54 pays africains reconnus par les nations unies. Dans ces pays, les personnes qui se livrent à des activités homosexuelles sont passibles de peines allant de l’emprisonnement à la mort. L’Ouganda est l’un des pays d’Afrique où il est le plus difficile d’appartenir à une minorité sexuelle, car les droits des membres de la communauté LGBT ne sont pas respectés. En Ouganda, les personnes qui manifestent une attirance érotique et émotionnelle pour des membres du même sexe sont persécutées à la fois par des individus et par l’État. Par exemple, le mariage entre personnes de même sexe est interdit par un amendement constitutionnel. La communauté LGBT est également confrontée à une grande violence de la part de la police ainsi que d’autres individus.

 

EXEMPLES DE LA DISCRIMINATION SUR LA BASE DE LA SEXUALITÉ EN OUGANDA

L’Ouganda a fait l’objet d’une vaste condamnation internationale en 2014 lorsque Museveni, l’ancien président ougandais, a promulgué la loi contre l’homosexualité. Cette loi prévoyait initialement la peine de mort pour les personnes ayant des rapports sexuels avec des personnes du même sexe et ayant déjà été condamnées ou étant séropositives. En conséquence, « les États-Unis ont réduit leur aide, leur ont imposé des restrictions en matière de visas et ont annulé des exercices militaires ». La Suède, la Norvège, le Danemark et les Pays-Bas ont également suspendu leur aide à l’Ouganda. Toutefois, la loi n’a finalement pas été appliquée car elle a été jugée inconstitutionnelle par un tribunal ougandais. En octobre 2019, un ministre a annoncé son intention de réintroduire le projet de loi de 2014 imposant la peine de mort aux homosexuels. Le projet de loi était connu sous le nom de « Tuer les gays » en Ouganda et il était extrêmement désobligeant.

 

LA DISCRIMINATION SUBIE PAR LA COMMUNAUTÉ LGBT EN OUGANDA PENDANT LA PANDÉMIE DE CORONAVIRUS

Frank Mugisha, le directeur exécutif de Minorités Sexuelles Ouganda (MSO), confirme que la communauté LGBT est confrontée à une discrimination plus importante qu’avant l’ère du coronavirus. Par exemple, en mars 2020 « 14 hommes homosexuels, deux hommes bisexuels et quatre femmes transgenres [dans un refuge LGBT+ ougandais situé dans la banlieue de la capitale Kampala] ont été placés en détention par la police, prétendument pour avoir désobéi aux règles de distanciation sociale. Ils ont été capturés et détenus en prison pendant 50 jours. Ils n’ont pas été autorisés à recevoir la visite de leurs avocats sous prétexte de la menace du coronavirus. Les charges contre eux ont été retirées le 18 mai 2020. Patricia Kimera, avocate du forum de sensibilisation et de promotion des droits de l’homme, a défendu le groupe, soulignant que ces personnes ont été arrêtées en raison de leur orientation sexuelle. Toujours en 2020, 16 militants LGBT qui se trouvaient à leur domicile ou sur leur lieu de travail ont été arrêtés par la police. Il est important de défendre les droits des LGBT afin de protéger toute personne ayant une orientation sexuelle différente. La persécution de personnes en raison de leur orientation sexuelle viole leurs droits fondamentaux, car elle les prive de la possibilité de jouir pleinement de leur personnalité.

MARIETTA KOSMA

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