La victoire du système judiciaire du Malawi sur la corruption électorale.

LES ÉLECTION DE 2019 AU MALAWI

Le 21 mai 2019, une élection présidentielle a eu lieu au Malawi. Selon la commission nationale électorale, le président sortant Peter Mutharika du parti démocrate progressiste a été réélu avec 38.6% des suffrages , battant ainsi son féroce adversaire Lazarus Chakwera du parti du congrès du Malawi par seulement 159 000 votes. Cependant beaucoup ont dénoncé des résultats frauduleux.

ALLÉGATIONS DE CORRUPTION ÉLECTORALE

Des manifestations ont éclaté à la suite des accusations grandissantes de comportement malhonnête durant ces élections. Il y avait des rumeurs de nombreuses et importantes irrégularités, telle que l’utilisation généralisée de fluide correcteur blanc sur les procès-verbaux, signifiant que les votes avaient pu être modifiés.

Les deux dirigeants de l’opposition Lazarus Chakwera et Saulos Chilima ont décidé de contester la légitimité de l’élection du président sortant Peter Mutharika devant la cour constitutionnelle en exposant de façon éclatante des fraudes électorales.

DÉCISION DE LA COUR CONSTITUTIONELLE SUR LES ALLÉGATIONS DE FRAUDES ÉLECTORALES

En février 2020 les cinq juges de la cour constitutionnelle du Malawi ont finalement conclu qu’il y avait de nombreuses irrégularités constatées à travers le pays et que le résultat de cette élection était sans aucun doute sérieusement compromis. Les juges ont déclaré qu’un nouveau vote aurait lieu dans 150 jours et qu’il y aurait des modifications de la loi électorale.

Les juges ont insisté sur le fait que le système électoral du Malawi doit être exempte d’abus systématique (abus du processus électoral par le biais des institutions gouvernementales). C’est pourquoi ils ordonnent au parlement du Malawi d’organiser le rappel de la commission électorale actuelle. Les juges ont aussi déclaré que le système actuel de majorité uninominale était inconstitutionnelle (système où les candidats ou partis sont élus en ayant obtenu la majorité des voix, plutôt qu’une majorité relative au pourcentage des votes). Désormais pour les prochaines élections le gagnant devra obtenir plus de 50 % des votes.

C’est la première fois qu’une élection présidentielle est légalement contestée au Malawi depuis 1964. Et c’est aussi la deuxième élection présidentielle à avoir été annulée sur le continent africain après celle du Kenya en 2017.

ESPOIR POUR LE FUTUR

La décision de la cour constitutionnelle a été célébré en grande pompe. Dans la quatrième ville du pays, Zomba, les partisans de l’opposition ont salué la décision en chantant et dansant dans les rues. Beaucoup de citoyens disent qu’ils sont heureux de la décision de la cour et que c’est une bonne chose pour Malawi et pour la démocratie.

La décision de la cour est extrêmement importante car elle souligne le pouvoir judiciaire dans toute l’Afrique et instaure un précédent constructif sur le continent. Cette décision de justice représente aussi un message d’espoir pour ceux qui militent contre la corruption dans les autres pays africains, notamment en ce qui concerne les élections. Quant aux politiciens Africains, la décision de la cour du Malawi pourrait les encourager à avoir recours à des voies judiciaires dans leur bataille pour des élections libres et équitables afin que le processus démocratique prospère sur tout le territoire africain.

HANA RAJABALLY

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