Mariage de filles – Efforts déployés en Afrique de l’Est pour prévenir le mariage d’enfants

LES EFFETS DU MARIAGE DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Le groupe de défense des enfants, « Girls not Brides », estime que chaque année, 15 millions de filles de moins de 18 ans sont mariées dans le monde. Le mariage des enfants et ses effets négatifs sur les filles est un problème mondial de longue date. Ses effets sont amplifiés en Afrique subsaharienne, où les taux élevés de mariages précoces et la profonde histoire culturelle de la région empêchent les progrès en matière de santé et d’éducation des femmes. Au Kenya, 23 % des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Ce chiffre est plus élevé en Ouganda, où 40 % des filles sont mariées avant d’avoir atteint l’âge légal. Si l’âge légal du mariage est fixé à 18 ans dans la plupart des pays d’Afrique de l’Est, il est clair que cette règle n’a pas été respectée par le passé.

LES CAUSES DU MARIAGE DES ENFANTS

De nombreux facteurs complexes et interdépendants sont à l’origine des mariages précoces. Chez les filles, nombre de ces raisons sont liées à la croyance culturelle selon laquelle les filles sont inférieures aux garçons. L’éducation est un facteur important qui y contribue. Lorsque les filles ne sont pas en mesure de poursuivre leur scolarité, elles sont souvent contraintes de se marier, ce qui constitue la seule autre option de mobilité sociale et économique. La pauvreté et l’honneur sont d’autres raisons profondément liées à la culture et au développement. Les relations sexuelles avant le mariage étant un tabou, le mariage est considéré comme un moyen de protéger l’honneur des femmes non mariées et des jeunes femmes qui tombent enceintes. La pauvreté est sans doute le principal moteur des mariages d’enfants en Tanzanie. La dot permet aux familles de tirer des avantages économiques de leurs enfants de sexe féminin.

UN CHANGEMENT POSSIBLE ?

Malgré les appels à l’inquiétude, de nombreux efforts visant à réduire les mariages précoces ont été affectés par un nombre croissant de pays d’Afrique de l’Est. L’Éthiopie, le Burundi et plusieurs autres pays se sont engagés à éliminer les mariages forcés d’ici 2030, conformément à la cible 5.3 des objectifs de développement durable. Le Rwanda a coparrainé la résolution du Conseil des droits de l’homme de 2017 qui vise les mariages précoces et forcés. En octobre dernier, la Cour suprême d’appel de Tanzanie a condamné les parents qui marient leurs filles dès l’âge de 15 ans. Dans de nombreux pays, les groupes de défense des droits de l’enfant continuent à travailler dur avec les gouvernements pour protéger les filles vulnérables. Alors que les effets néfastes du mariage précoce sont de mieux en mieux connus, les gouvernements commencent à prendre conscience de leur incapacité à protéger leurs filles et, à leur tour, à faire respecter les lois qui font respecter leurs droits fondamentaux en préconisant que l’âge minimum du mariage soit fixé à 18 ans.

KANENGO DIALLO

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